Dans le premier tome de l’autobiographie de Pierre Lacroix, le lecteur est mis au parfum de l’enfance et de l’adolescence de Pierre nommé Pierrot ou Pierrounel. Ce premier de quatre volumes nous avait laissé alors que Pierrot l’adolescent tombait follement amoureux de son professeur de littérature et qu’il quittait son Auvergne chérie pour Paris, la capitale.
Dans Sous les toits de Paris, Lacroix nous fait réfléchir sur la vie amoureuse de deux hommes dont la différence d’âge est assez importante. Pierrot amoureusement fou de son Erwan vit dans ce Paris d’après Mai ’68 « interdit d’interdire » où il lui semble plus facile de vivre pleinement sa vie gaie. Mais Pierrot a de sérieux problèmes de bipolarité. De plus, il ne croit pas en une sexualité active sans amour. Relents d’un enseignement catholique que ne partage pas son amant.
L’amour est rarement éternel. Après vingt ans de vie de couple, l’amour s’étiole, les travers de l’un et de l’autre deviennent de plus en plus lourds et l’appel de l’Auvergne se fait insistant pour rapatrier son fils déserteur.
Pierre Lacroix nous livre une réflexion personnelle sur l’amour en général et sur l’amour gai en particulier. Ce deuxième tome, écrit avec une plume agile et poétique, fait référence à de nombreux auteurs, à des chansonniers, à des films de l’époque. Ce texte intellectualise les comportements amoureux, conceptualise l’amour sans donner indument dans des scènes d’alcôve et dissèque dans le menu détail la vie à deux. « L’amour est reconquête innocente de la nature, de sa nature, et symbiose ravie de l’autre et de soi». Il y a aussi différence entre le phantasme et l’action.
Pierrot nous laisse sur son départ pour l’Auvergne. À quoi ressemblera sa nouvelle vie ? Suite au tome trois qui nous le dira certainement.
Yves Gauthier