Film personnel et attachant à voir impérativement, insolite assurément car y sont mêlées cause ouvrière et sexualité.
Sexualité ? Il s’agit même d’homosexualité : Jacques, jeune technicien, est embauché afin de démonter une machine, embauché juste pour une semaine, la dernière de cette usine qui va fermer ses portes. Reste une poignée d’ouvriers occupés… à ne rien faire en attendant la prime de licenciement. Jacques est jeune, beau garçon, désirable. Le contremaitre contrôle de temps à autre son travail, mais la raison de sa « surveillance » est tout autre. Jacques, de son côté, ressent pour lui une certaine attirance.
Le chômage, l’avenir incertain, le rapport au travail, le montant de la prime, les charges de famille des uns ou des autres … ces sujets relèvent de la question sociale. Mais le désir circule encore et, rare mérite de ce film, il y s’agit du désir homosexuel dans toute son évidence, sans complaisance facile, en toute franchise et surtout, surtout, sans poncif aucun , sans clichés, sans conventions…
Un « stupéfiant […] métrage hors normes », écrit Didier Roth-Bettoni dans son remarquable ouvrage « L’homosexualité au cinéma » (p.617)
1 DVD Shellac Sud, avec en complément Tout droit jusqu’au matin court métrage d’Alain Guiraudie, et Après la lutte de Chloé Schialom, débat public autour du film avec le réalisateur. Le DVD est accompagné du livret du scénario.