Le 8 mars 2016, au Café de la Mairie, Place Saint-Sulpice, Paris VI°

Le 8 mars 2016 l’auteur sera présent à une présentation-lecture de Sushi au Café Littéraire « Les Mardis de Saint-Sulpice ». La présentation sera faite par Catherine Neykov.

SOIRÉE ÉROTIQUE autour de la trilogie en S de Jacques Astruc, parue aux Éditions ErosOnyx : Sperme (2010), Strip Hotel (2011) et Sushi (2016).

De 20h30 à 22h au Café de la Mairie, place Saint-Sulpice, 75006 Paris. L’auteur lira en personne ses textes, avant une séance de signature.

CONNAISSEZ-VOUS ULRIKE OTTINGER ?

Connaissez- vous Ulrike Ottinger ?

Née en 1942 en Allemagne, sur les bords du lac de Constance, elle fut peintre et photographe à Paris dans les années 60. Puis elle se lança, au début des années 70, dans une prolifique et ahurissante carrière de cinéaste charnelle autant qu’intellectuelle, dont nous retiendrons ici trois films où apparaît Delphine Seyrig, maîtresse de cérémonie le plus souvent : Freak Orlando (1981), Dorian Gray dans le miroir de la presse à sensation (1983) et Johanna d’Arc of Mongolia (1988), dernier film de la carrière de l’inclassable actrice française disparue trop tôt en 1990.

Chaque film d’Ottinger nous convie à un voyage où il faut nous défaire des conforts du réalisme et de la raison. Qu’elle nous invite à Freak City où défile, devant Orlando/Orlanda (interprété/e par Magdalena Montezuma), une kyrielle de monstres qui traversent les siècles et passent de la malédiction à un gigantesque bal de kermesse, ou bien qu’elle nous invite à entrer dans les secrets d’une presse à sensation qui manipule les foules fascinées par la vie tumultueuse d’un/d’une Dorian Gray androgyne (interprété/e par le top model Veruschka von Lehndorff, au genre si ambigu) ou encore qu’elle nous entraîne dans les wagons somptueux du Transsibérien, puis du Transmongolien où Lady Windermere (interprétée par Delphine Seyrig), ethnologue, tient un salon d’élégances fin-de-siècle, tout en exquises conversations, succulences culinaires et spectacles décadents de music-hall berlinois, avant que les voyageuses ne tombent entre les mains d’amazones de Mongolie, aussi fabuleuses que raffinées, chaque film d’Ulrike Ottinger est un voyage en fantasmagories.

Cirques de monstres truculents, décors urbains industriels ou intérieurs, tous transfigurés par des éclairages dignes des fêtes foraines du Prater, théâtres ouvrant leurs rideaux sur de vivants paysages réels, contes de fantaisie pour adultes où se côtoient humains et animaux, hermaphrodite, sœurs siamoises et gays bardés de cuir, dogues dalmatiens conduits par des nains nus à la peau assortis au pelage de leur chien, princesses en habit de perles rouges perchées sur des chameaux seigneuriaux, bacchanales queer que les autorités religieuses ne parviennent jamais à exorciser, royaumes d’artiste où se construit un nouvel ordre sexuel, où s’abolit la frontière entre féminin et masculin, on n’en finirait pas de recenser le somptueux caravansérail de la démiurge Ottinger. Ses plans sont construits en tableaux vivants où l’artifice le plus délicat rencontre les paysages grandioses et vierges du désert, de la steppe, des rouleaux de vagues… On admire le luxe des détails – étoffes des costumes, coupes de mets rares flottant sur l’eau d’une fontaine, maquillages époustouflants d’élégance ou de bizarrerie. Laideur et beauté sont ici consubstantiels. C’est vraiment à une révolution des règles politiques, morales, sexuelles et esthétiques que l’on assiste, à chaque lente et longue cérémonie que propose un film d’Ulrike Ottinger.

Pourquoi vouloir mettre de l’ordre dans le désordre baroque ? Serait-ce risqué de proposer comme clefs de l’univers ottingerien une enfance passée de l’autre côté du miroir grâce au cinéma, les fantasmes d’un désir en permanente révolution et le triomphe enluminé d’une toujours vivifiante ”nymphocratie” ?

François Nozières, septembre 2015

Les films d’Ulrike Ottinger ne passent malheureusement pas en salles ni ne sont disponibles sur DVD. Mais on trouvera dans le commerce ou en ligne le DVD de La nomade du lac ( 2013) documentaire-portrait de l’artiste, réalisé par Brigitte Kramer, disponible en version allemande avec sous-titres français.
Bientôt peut-être, chez ErosOnyx, un livre accompagné du DVD d’un des trois films avec Delphine Seyrig ?

Voir aussi à la rubrique « Événements » l’hommage rendu à Ulrike Ottinger et Delphine Seyrig par le Centre Simone de Beauvoir le 1er décembre 2016.

Dans FUGUES (Montréal, Québec, vol. 32, n°4) juiilet 2015

Magnifique livre de Kent Neal, un auteur américain qui réside maintenant à Lyon où il écrit dans la langue de Molière. Le présent ouvrage se veut une collaboration avec Dorian Jude, pour les illustrations, et François Mary pour la transposition graphique des textes, qui ont ainsi créé un objet qui captive tant la vue que l’esprit.

Poésie structurée à partir de la part d’insaisissables d’un instant : les folles pensées qui nous habitent le temps d’un battement de paupières. Dans cet univers en constante mutation, tout n’est que précarité et l’auteur s’attache donc à décrire ces moments périssables avant qu’ils ne soient oubliés à jamais.

« La première réplique, c’est la carte d’embarquement.
Mais sera-t-il d’accord pour prendre l’avion avec toi ?
Tu ne sais combien de temps durera ce vol.
Ami, amant, amour.
Tu ne sais pas où l’avion vous emmènera.
Vas-y, dis-lui la première réplique. » (La première réplique)

Benoît Migneault

Un connaisseur !

Ce livre contient l’analyse du film SEBASTIANE par Didier Roth-Bettoni, le plus fin connaisseur en France de Derek Jarman, « queer et martyr », comme le dit son sous-titre, artiste et militant fauché par le sida en 1994, grand poète de la pellicule encore peu connu et reconnu en France, « leader qui manque » pourtant comme l’écrit Roth-Bettoni.

S’y ajoute, écrite par Yvan Quintin, une présentation détaillée du vrai Sébastien et de la tradition religieuse, puis esthétique et enfin homo-érotique qui ont fait de lui un saint pas comme les autres, déchiré entre le profane et le sacré, la chair et l’absolu ou peut-être le symbole des deux entrelacés dans la posture désirable de son martyr (voir couverture du livre, un plan du film de Jarman). S’y ajoute encore, toujours par Yvan Quintin, la traduction des dialogues latins du film (mais oui, Mel Gibson n’est pas le premier à avoir eu l’idée de tourner un film à sujet antique en latin!), traduction plus scrupuleuse que les sous-titres français du film sorti en 1975. Là encore Jarman sait mêler l’invention d’un peplum hypersensuel (interdit aux moins de 18 ans à sa sortie… il est à déconseiller aux amateurs de peplums familiaux) et le cérémonial d’un sacrifice porté par la musique de Brian Eno.

Gourmets de version latine érotique, à l’heure de la triste suppression du latin et du grec à l’école, ne pas s’abstenir ! Si je rajoute que le DVD que je viens de découvrir avec le livre, est en version respectant le cadrage original, sans découpe de censure à la différence d’autres éditions italiennes ou allemandes, et la seule à proposer à ce jour les sous-titres français d’origine, n’hésitez pas : ce livre-film est une pépite comme d’ailleurs tant d’autres livres rares et soignés des collections variées des éditions ErosOnyx (EO pour les connaisseurs !)

Signé : François
Posté le 17 juillet 2015 sur le site de la Fnac

http://livre.fnac.com/a6460277/Didier-Roth-Bettoni-Sebastiane-ou-Saint-Jarman-cineaste-queer-et-martyr#specifications

Dans YAGG le 23 juin, sur le recueil de Kent Neal

La Boussole, le Labyrinthe et le Sablier, Kent Neal,

EroxOnyx Éditions , 83 p., 19 €.

La poésie est trop souvent vécue comme hermétique et inaccessible. Kent Neal, Lyonnais natif de l’Oregon, donne à lire des poèmes simples et sobres, où il décline l’amour des garçons sur fond d’informatique…

«Là / au coin de la rue / il y a un garçon / qui attend une paire de lèvres / de lèvres / prêtes / à explorer / les collines / les bois / et les péninsules/ de son corps / Es-tu prêt à devenir explorateur / ce soir?» ou ceci: «Alchimiste / aux yeux de bronze / transforme en or / mes week-ends de plomb»… Un peu alchimiste, Ken Neal !

EG

à Lyon au Korova Bar le mardi 2 juin 2015 à 19 heures

Kent NEAL a publié son premier recueil de poèmes intitulé La Boussole, le Labyrinthe et le Sablier paru en mai 2015.

La soirée de lancement du livre se déroulera au Korova Bar à Lyon le mardi 2 juin 2015 à 19 heures.

Kent Neal est un poète franco-américain, qui écrit en français sur le désir, sur l’érotisme, sur la nature et sur les répercussions des nouvelles technologies sur les relations humaines.

Kent aime bien explorer des différentes formes poétiques, dont le haïku. Il a fait publier des poèmes dans plusieurs revues littéraires.

Citation préfére de Kent NEAL :

« La vie n’est supportable que si l’on y introduit non pas de l’utopie mais de la poésie ».

-Edgar Morin

Mercredi 17 juin 2015, à 19 heures

Xavier Bezard parlera de son roman GUSTAVE qui nous fait plonger dans l’œuvre du peintre Gustave Caillebotte

Librairie Les Mots à la Bouche

6 rue Sainte-Croix-de-la-Bretonnerie 75004 Paris

Tél. 01 42 78 88 90
www.motsbouche.com

Coup de coeur des bibliothèques de la Ville de Paris

Nombre de toiles du célèbre peintre Gustave Caillebotte (1848-1894) représentent des corps masculins nus, hommes à leur toilette, rameurs canotant sur la Seine ou ouvriers en plein effort. Ce roman explore les mystères d’une personnalité d’artiste complexe, qui inventa le « modernisme » en peinture. Sa fusion avec son frère Martial sera troublée par une passion homosexuelle avec l’inventeur du… négatif photographique.

Gustave découvrira l’envers inconscient de son art et finira par assumer une bisexualité épanouie, vivant conjointement avec sa maîtresse et son amant, dans une haute société parisienne Fin de siècle fascinée par toutes les expériences nouvelles, autant que terrorisée par tout scandale de mœurs.

Un roman passionnant, qui reconstitue l’effervescence artistique du temps, entre vastes appartements haussmanniens, régates à Argenteuil et débats passionnés entre Monet, Degas, Renoir et les frères Caillebotte au Salon des Indépendants.

Jacques Astruc

Gustave de Xavier Bezard dans le JOURNAL DU CENTRE

Professeur d’arts appliqués au lycée professionnel, Xavier Bezard est un passionné d’art, de l’histoire de l’art et amoureux de la langue française. Il vient de publier son premier ouvrage Gustave, « une biographie fantasmée », dit-il, du peintre Gustave Caillebotte (1848-1894), auteur des célèbres Raboteurs de parquet du Musée d’Orsay à Paris. Un tableau qui, à l’époque, a fait grand bruit (*).

Si Gustave Caillebotte est peu connu à l’époque, c’est parce que « la peinture impressionniste était considérée comme vulgaire et mal peinte », confie-t-il.
Une vie privée pleine d’ombres

Le roman Gustave n’est pas une biographie exhaustive, d’autant que sa vie privée est pleine d’ombres. C’est sur ce mystère que s’appuie l’auteur avec l’objectif, non de percer des secrets, mais plutôt de laisser-aller son imagination, d’après les émotions ressenties par sa peinture.

À l’inverse de Degas, fasciné par les danseuses d’opéra en tutu, Caillebotte a privilégié le masculin, le bourgeois, l’homme du peuple, l’ouvrier au travail. « Il peint les hommes de manière troublante. Sa peinture est chargée de sensualité masculine. » Le professeur a été attiré par ce personnage, car « c’est un être compliqué, riche mais humble, soucieux des autres. Provocateur mais discret, il ne s’est jamais affiché comme homosexuel. Aucun de ses tableaux ne figurait dans le legs qu’il a fait à l’État ».
C’est avant tout une histoire d’amour

« Ces raboteurs de parquet, ces hommes en train de ramer, de plonger ou sortant du bain, dégagent une troublante sensualité, comme si le peintre avait instillé du bout de son pinceau, le désir qu’il ressentait pour ses sujets. »

Gustave, c’est avant tout l’histoire d’amour d’un narrateur imaginé par l’auteur et de Gustave Caillebotte. En toile de fond, les grandes périodes de la vie de l’artiste. Son implication dans le mouvement impressionniste, sa désaffection de la peinture ses passions, sa rencontre avec Charlotte. À cette vie en perpétuel mouvement, Xavier Bezard a imaginé un amant comme point d’ancrage, duquel on est invité à partager les doutes, les souffrances et les exaltations.

L’ouvrage a demandé plus de quatre ans de travail. Il vient de sortir aux Éditions ErosOnyx, une maison du Cantal, dirigée par deux professeurs de français, « qui m’ont demandé un énorme effort sur la langue ».

(*) Ami d’Auguste Renoir, cet artiste, très généreux, a porté la mouvance impressionniste, il a aidé ses collègues et s’est constitué une impressionnante collection qu’il léguera à l’État. Après une querelle avec Degas, il se tourne vers le yachting et se met à construire des bateaux innovants sur lesquels il remporte de nombreux trophées.

Jean-Bernard Pardieu

Un professeur de cinéma de City University of of New York s’intéresse à JOHAN (1976) de Philippe Vallois.

Dans Camera Osbcura 84, vol. 28, n° 3, David A. Gertsner analyse le rôle déterminant du deuxième film de Vallois dans la révolution du désir homosexuel des années 70. Le souffle rapporté d’un voyage aux USA fait entrer la libération à laquelle le cinéaste a assisté là-bas, dans le « placard » français de l’été 1975.

Pour la première fois un artiste ose montrer le quotidien d’homosexuels épanouis et insérer dans son film documentaire en noir et blanc des scènes de fantasme en couleur où la peinture et surtout la danse tiennent une place prépondérante. Vallois lie le spectacle d’une « pornographie anale » assumée à une esthétique qui ne contraint plus le désir, mais le libère comme Serge Diaghilev et Isadora Duncan ont libéré le corps par la danse en leur temps.

Johan a son rôle dans le dépassement de l’universalisme français d’après 68 : il nous fait passer de la sublimation coupable à la réalité désormais visible d’un désir homosexuel à la fois vécu et chorégraphié, jusqu’à la drague dans les ‘’tasses’’ de Paris…

On pourra lire son article en anglais en cliquant sur le lien info document ci-dessous.

David A. Gerstner is Professor of Cinema Studies at the City University of New York’s Graduate Center and College of Staten Island.

Parmi ses ouvrages, nous relevons Queer Pollen: White Seduction, Black Male Homosexuality, and the Cinematic (2011) .
Il achève actuellement un ouvrage sur le cinéaste Christophe Honoré.