Annie ROLLAND, Qui a peur de la littérature ado ?

Et si la littérature était ce que l’on fait de mieux pour aider les adolescents à grandir avec leurs rêves et affronter leurs démons ?

Le livre d’Annie Rolland est un bel essai, publié aux Editions Thierry Magnier, une étude fine et généreuse, personnelle aussi, nourrie d’exemples connus et inconnus qui donnent envie de les lire ou de les relire, et qui fait la nique aux grands méchants loups de la censure jamais lasse.

BLEUS, par Handigay

Culture : Bleus de Pierre Lacroix
BLEUS de Pierre Lacroix
Azurs, horizons, hématomes, infinis humains, célestes et marins

Avoir ce livre près de soi est une sensation proche de celle que l’on doit ressentir à la découverte d’une pépite d’or, d’un talisman, d’une lanterne magique.

Son génie s’est appelé dans une édition précédente (chez Geneviève Pastre en 1996) François Nozières. Il est aujourd’hui Pierre Lacroix et son éditeur, Nix & Nox, est devenu Erosonyx sis dans le Cantal : autant dire que ce livre, pourtant disponible sur les sites des libraires en ligne les plus courants, ne vous tombe pas dessus par hasard.

Eblouissant récit d’amours entre garçons sur une île grecque, oscillant entre poème en prose et roman poétique, son écriture singulière va vous obliger à savourer chaque phrase. La lecture silencieuse, rapide et habituelle à tout lecteur confirmé, prouve ici sa faiblesse sur la mise en bouche d’un texte peaufiné à la syllabe près, à l’allitération savoureuse, au choc phonétique des dentales, au velours de voyelles orchestrant les joies et les espoirs.

Le ciel est bleu, la mer (Egée ?) est limpide mais le narrateur sait qu’il y a dans son histoire, dans notre histoire, du bleu nuit et des outremers mystérieux, inquiétants, sauvages.

Ce livre n’est pas destiné à un public d’esthètes. Sa force est d’être accessible à chacun d’entre nous et il aura un écho encore plus fort chez ceux pour qui le bleu est aussi celui de l’hématome, de la cicatrice, du choc de l’accident ou de la différence physique. Il est aussi l’azur sans frontières dans lequel notre esprit et notre force vitale peuvent, quelles que soient nos limites matérielles, se mouvoir et voler avec l’âme-frère ou à sa recherche.

Pierre LACROIX, Bleus, ErosOnyx, 2007, 94 p. 14,5 x 19 cm – 15€

LIENS DOCUMENTAIRES

Le site de l’éditeur, avec une vraie fonction d’agrandissement des caractères qui va jusqu’à un centimètre de hauteur pour les minuscules : bravo et merci … https://www.erosonyx.com/

Une critique du livre dans la revue INVERSES

Nos secrètes amours : Ode à la vulve- Têtu septembre 2008

Le Paris lesbien des années 1920 n’en finit pas d’exhumer ses trésors littéraires. Après Djuna Barnes dont Ypsilon vient d’éditer les premiers poèmes, c’est au tour des Editions ErosOnyx de publier pour la première fois les poèmes érotiques de Lucie Delarue-Mardrus. Dédiés à Natalie Barney, en souvenir de leur brève passion amoureuse, ces poèmes vieillots ont le charme de leur « fougue lyrique et de leur vérité directe », comme l’a écrit Marguerite Yourcenar. Indépendante et affamée de désir, Lucie a brûlé pour tout, en étant tour à tour journaliste, romancière, poétesse, sculptrice, et comédienne. On se délecte des mots crus des nuits.
Ursula Del Aguila

Nos Brèves amours, ErosOnyx Editions, 14 €

Dossier sur Lucie Delarue-Mardrus dans INVERSES 2008

La revue Inverses qui a collaboré à la publication de Nos secrètes amours, consacre son numéro de l’année 2008 à Lucie Delarue-Mardrus. Huit articles, tous substantiels, éclairent le lecteur sur la personnalité et l’oeuvre de cette poétesse, musicienne, sculptrice, chroniqueuse, romancière si connue et reconnue en son temps.

Rencontre autour de NOS SECRETES AMOURS

A la librairie Violette & Co, le 26 septembre dernier, a eu lieu une rencontre autour de Nos secrètes amours de Lucie Delarue-Mardrus, à l’occasion de la sortie de ce recueil chez ErosOnyx Éditions. Y étaient présents Patrick Dubuis, de la revue Inverses, et Mirande Lucien, auteure de la présentation de l’ouvrage. La comédienne Sophie Demmler (voir photo), en fin de soirée, a lu quelques poèmes du recueil pour la plus grande satisfaction d’un public nombreux et intéressé. ErosOnyx Éditions remercie la librairie Violette & Co pour son accueil et rappelle aux visiteurs de notre site que cette librairie détient, pour la vente, quelques exemplaires numérotés du recueil.

Achille ESSEBAC, romancier du Désir , Quintefeuilles, Paris, 2007

Qui connaît encore Achille Essebac aujourd’hui ? Très peu de monde. Il est rapidement signalé sur un site en ligne pour l’un de ses romans, à propos des Amitiés particulières de Roger Peyrefitte. Monique Nemer le mentionne aussi en passant, parmi bien d’autres écrivains, sans s’attarder sur son œuvre, dans Corydon citoyen (voir l’annuaire 2006 d’Inverses 2007). Le livre Achille Essebac, romancier du Désir de Jean-Claude Féray vient enfin combler une lacune et réparer une injustice, car Achille Essebac est un véritable écrivain et, qui plus est, un écrivain homosexuel amoureux de la Beauté, c’est-à-dire des beaux adolescents et des éphèbes, auxquels son œuvre rend un hommage appuyé et lyrique.

Hommage à Guy GILLES

GUY GILLES

Un premier DVD d’un cinéaste injustement méconnu et trop tôt disparu
Trois films sont disponibles sur ce DVD :
L’amour à la mer (1963), prix de la critique au Festival de Locarno (1964), soleil d’août quand l’automne est déjà là,
Au pan coupé (1968), des cœurs au pan coupé qui ne s’aiment pas assez pour vivre, même quand on les aime,
Le clair de terre (1970), sensibilité, beauté, souvenirs qui s’appellent les uns les autres, poème au « clair de terre » de l’enfance.

Trois films accompagnés d’un émouvant film-hommage de Luc Bernard à son frère Guy Gilles (1999), avec la participation et le témoignage d’acteurs qui l’ont connu.

Un cinéaste écorché, hanté par les « absences répétées » de l’amour, obsédé par l’omnipotence assassine du temps.

Amoureux des actrices dont l’élégance, la voix, mais aussi le jardin intérieur font rêver, tantôt maternelles, tantôt sylphides, amoureux aussi d’un acteur, Patrick Jouanné, qu’on retrouve de film en film, sauvagement beau comme le Dallessandro de Morrissey et le Bobby Kendall de James Bidgood.

Contemporain de Godard et de Truffaut, proche de Jeanne Moreau et de Delphine Seyrig, Guy Gilles a été reconnu et soutenu par un cercle de comédiens remarquables, de Gréco à Delon ,de Brialy à Bedos, sans oublier Danièle Delorme et Edwige Feuillère… tous marqués par l’ardeur de Guy Gilles à les convaincre d’entrer dans son univers.

Merci à Macha Méril (interprète de Au pan coupé) d’avoir permis cette édition.

Lesbia Magazine, septembre 2008 : Lucie Delarue-Mardrus, Nos secrètes amours

Lucie Delarue-Mardrus, Nos secrètes amours

85 pages, 14 euors, Éditions ErosOnyx – ISBN : 978-2-95294999-4-1

Lucie Delarue-Mardrus a été (et peut-être encore le cas, on l’espère) un poète de « morceaux choisis » à l’école primaire. C’est pourquoi j’ai éprouvé un grand plaisir à aprendre, vers l’âge de quinze ans, que cette bonne Lucie avait été la maîtresse de Natalie Barney et de bien d’autres.

Nos secrètes amours, qui sont celles avec Barney, circulaient sous le manteau depuis longtemps et l’on est enchanté qu’elles aient été rééditées, même si d’un strict point de vue formel ce n’est pas le meilleur de LSM.

Les éditions ErosOnyx ont déjà réédité des recueils de Renée Vivien, ce qui ne m’a pas intéressée parce que je possède déjà l’édition Lemerre et l’édition Deforges, mais il fallait quand même le faire et je le signale ici aux amatrices. Maintenant j’aimerais lire une réédition des poèmes de Barney elle-même qui sont remarquables. C’est pour quand ?

HM

Une galerie à connaître , une exposition à voir

marins.jpg

La Galerie Au bonheur du jour 11, rue Chabanais 75002 Paris présente du 17 septembre au 31 octobre 2008

Dessins, peintures, photographies et objets de curiosité dans l’exposition Marins, Légionnaires, Ouvriers

marins.jpg

Vernissage le mardi 16 septembre de 17 heures à 22 heures.

Unique en France, et peut-être même en Europe, la Galerie Au Bonheur du Jour, ouverte du mardi au samedi de 14 h 30 à 19 h 30, offre les plus belles et les plus rares pièces de l’art inspiré par l’homoérotisme (dessins, gravures, peintures, photographies).

Revue INVERSES 8, juin 2008 : Pierre Lacroix, Bleus

revue_inverse.jpg

Lacroix Pierre, Bleus, Cassaniouze, ErosOnyx Editions, 94 P.

Autant le dire franchement, nous n’avions jusque-là rien lu de Pierre Lacroix. Publié une première fois par les Editions Geneviève Pastre, sous le pseudonyme de François Nozières, Bleus est un récit d’une envoûtante singularité. En résumer le contenu reviendrait à vouloir faire entrer l’univers tout entier dans un dé à coudre. Il n’est, en effet, pas une page qui ne recèle une image prégnante ou la reviviscence d’une émotion, d’une sensation. La couleur bleue, omniprésente, évoque d’abord l’immersion, celle qu’a vécue l’auteur quand, enfant, il manqua se noyer. « Un ange blanc, un messager de par delà les fausses frontières entre les sexes » vint lui porter secours et lui offrit comme une seconde naissance. Le bleu de l’eau rejoint alors le bleu du ciel. Elévation dans l’extase d’étreintes masculines magnifiquement dépeintes. L’enfant est devenu adulte et jouit de son sexe, du frottement des épidermes qui exalte ou exaspère les coeurs. Bleus sont les plaisirs des amants, bleus aussi les replis de l’âme humaine.

D’une écriture solaire, célébration permanente de la beauté du monde, et de sa précarité, Pierre Lacroix nous donne à percevoir l’amour dans ses moindres vibrations, ses plus intimes déchirures, ses secrets remous. La Grèce, terre sacrée des amours viriles, occupe le centre géographique du récit, il s’y déroule une transmutation alchimique à laquelle se livrent « ceux qui, du plomb des anathèmes, ont fait l’or chaud, inaltérable, de leur désir ».

Bleus appartient à la famille des oeuvres qu’on aimerait garder avec soi en cas de naufrage sur une île déserte, tant il est vrai que l’imagination du lecteur y trouvera toujours mille et une correspondance.

Thierry Sarazin

Revue INVERSES 8, juin 2008

revue_inverse.jpg