À près de 70 ans, Yannis RITSOS fait un deuxième voyage en Italie accompagné de son traducteur et éditeur italien, Nicola Crocetti. C’est pour lui un nouvel émerveillement pendant ce voyage de Mondello à Milan. Il en tire le recueil Le Monde est un, deuxième volet de son triptyque italien (Transfusion 1976, Le Monde est Un 1978-1980, La Statue sous la pluie 1980).
Pompéi, ville de l’amour et de la mort, est pour lui une révélation.
Ah, Pompei afflita, erotica, Villa di Misteri piena d’ombre profonde bagni pubblici circolari per la musica, lo sperma, le rose, affreschi licenziosi sui muri dei bordelli, are, colonne, sogni, grondaie, giardini, questo superbo rosso degli affreschi – questo che insegno agli ascetici artisti di Bisancio et del Rinascimento il rosso cruciale – le 5 del di uno splendido pomeriggio settembre tutto fiamme, e noi qui con l’occhio insaziablile incollato al buco della serratura della Storia, orgogliosi voyeur al colmo dell’ erezione, osserviamo l’interminabile accopiamento dei gagliardi corpi nudi di Greci e de Romani.
Pompei 17.9.1978
Traduction de Nicola Crocetti dans son édition de Le Monde est un (1981)
POMPÉI – ROUGE
Ah, douloureuse voluptueuse Pompéi, Villa des Mystères à l’ombre épaisse, bains collectifs circulaires, pour la musique, le sperme et les roses, pornographies libres sur les murs des bordels, autels, colonnes, rêves, chéneaux, jardins, ce rouge splendide des fresques – celui qui fut enseigné aux artisans ascètes de Byzance et de la Renaissance le rouge absolu – 5 heures, un après-midi éclatant d’un flamboyant septembre, et nous ici, l’œil inassouvi rivé au trou de serrure de l’Histoire, voyeurs arrogants, en pleine érection, nous épions la copulation sans fin de ces corps nus superbes de Grecs et de Romains.
Pompéi, 17. IX. 78
En librairie courant mars 2020 Collection Classiques Préface et traduction d’Anne Personnaz ISBN 978-2-918444-44-2 Format 14 x 19 72 pages 13, 00 € Voir à la rubrique « Presse et Blogs » la note de lecture de Michel MÉNACHÉ dans le numéro 1095-1096 juin-juillet 2020 de la revue EUROPE
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Nous avons exhumé… Triste à dire d’un homme tombé au front à la seconde bataille d’Ypres en avril 1915.
Il s’appelle Robert d’Humières et il est né au château de Conros, tout près d’Aurillac, en 1868. Il n’est connu aujourd’hui que par ses traductions qui ont longtemps fait autorité. Celles des Livres de la Jungle de Rudyard Kipling, en collaboration avec Louis Fabulet, sont toujours éditées. Aucune autre de ses œuvres, de voyageur, de poète, de philosophe, de romancier, n’est aujourd’hui disponible.
Nous nous proposons de faire redécouvrir son unique roman, publié en 1911, Lettresvolées, roman d’aujourd’hui.
Jacques Porel, fils de Réjane, la célèbre actrice de la Belle époque, fit partie sous les ordres du lieutenant Robert d’Humières, des interprètes affectés auprès des troupes hindoues, sous les ordres des Anglais dans le nord de la France au début de la Grande Guerre. Dans les mémoires de Jacques Porel parus en 1952, on lit à propos de son ancien chef :
« […] Je commençai à penser que la chance n’avait jamais servi cet homme, brillant, exceptionnel, qu’il n’avait pas eu sa place, qu’il ne l’aurait jamais. Il ne l’a toujours pas. Il m’arrive de parler de lui à Colette, quand je la vois. Elle pense comme moi : Robert d’Humières, grand traducteur, était aussi un bel écrivain. Il a écrit un roman, Lettres volées, que peu de gens ont lu. Le livre est beau et mériterait d’être réédité. On devrait le faire et en demander la préface à Colette qui a très bien connu d’Humières. ».
Ce sera chose faite en janvier 2020. Avec une préface d’Alain Stoeffler et deux dossiers, qui s’appuient sur Proust et Colette, autour de Robert d’Humières, pour tenter d’éclairer le secret qui entoure le personnage complexe qu’il fut.
Et voici qu’en août 2019, la Société des amis de Colette et le Fonds d’études Colette ont autorisé ErosOnyx éditions à publier pour la première fois les 28 lettres que Colette avait soigneusement conservées jusqu’à sa mort, en souvenir de ce gentleman qui n’était « pas de ceux qui se laissent oublier », comme elle l’écrit dans Le Pur etl’Impur ! On ne pouvait imaginer plus bel éclairage pour approcher Robert d’Humières.
On verra ci-dessous, dans les documents photographiques, deux portraits de l’auteur, dont un en hussard à un bal costumé donné en 1895. Robert d’Humières appréciait particulièrement la virilité et, entre autres, la virilité militaire ! Merci à notre préfacier de nous l’avoir aimablement communiqué. Prestige de l’uniforme, même si on démissionne après cinq ans d’armée !
Le second portrait est une photo publiée dans Cahiers Colette, n° 16, Éclats et Reflets, 1994.
PS en date du 27-01-2020- Notre préfacier, propriétaire de la photo de l’auteur en hussard pour un bal costumé, préférant ne pas divulguer ladite photo, nous l’avons donc retirée.
Format 14 X 19 ISBN 978-2-918444-43-5
Prix : 16 €
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Honneur à la beauté garçonnière honorée des Hellènes, mais beauté d’aujourd’hui encore et de polissonne dimension souvent, comme pour narguer les bigots de tout bord.
Purs de traits, les garçons de Hannes Steinert, un peu naïfs parfois comme si leur perfection même faisait trembler la mine ou la plume.
Magnétiques, les jeunes Hommes de Hannes. Corps boussole, le phallus pour aiguille et pour cap l’éternelle jouvence, l’éternelle Harmonie.
Et venus d’un peu partout, tout autour des dessins, la compagnie de poèmes d’hier.
Poèmes d’un hier proche ou lointain, aux mots orientés vers le même Horizon.
J’ai tant contemplé la beauté
Que mes yeux en sont pleins.
Lignes du corps. Lèvres pourpres. Membres voluptueux.
Cheveux pareils à ceux des statues grecques ;
Toujours beaux, même décoiffés,
Et couvrant un peu les fronts blancs.
Visages de l’amour, comme les désirait
Ma poésie…dans les nuits de ma jeunesse,
Au cœur de mes nuits, clandestines rencontres…..
Comme dans ce poème de 1917 de Constantin Cavafis, Hannes Steinert, aujourd’hui, contemple lui aussi la beauté.
En raison de la renommée de l’artiste, l’avant-propos est présenté en quatre langues : français, allemand, anglais et néerlandais.
ISBN : 978-2-918444-42-8 Collection Images
dessins couleur et noir et blanc
format 19 x 24 144 pages 18,50 €
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Louis de Bourbon, comte de Vermandois (1667-1683), est le fils légitimé de Louis XIV et de sa première favorite officielle, Louis de La Vallière. Nommé amiral de France à l’âge de deux ans, le prince est promis aux plus hautes destinées. Mais c’est à seize ans que mourra ce bel enfant à qui tout semblait sourire.
L’histoire officielle a oublié Louis de Bourbon, mais nombreux sont les témoignages pour qui sonde, comme Claude Puzin, les textes littéraires et chroniques de l’époque. Ainsi a pu naître un de ces précieux romans historiques où l’imagination ne se libère qu’en respectant scrupuleusement l’histoire.
Sous les ors et les soieries, on découvre les arcanes sulfureux de la cour de Louis XIV. Monsieur, frère cadet du roi, aimait à l’italienne, comme on nomme joliment les plaisirs de Sodome. On sait moins qu’autour de lui s’organisa tout un rituel orgiaque où seigneurs et valets ne reculaient devant aucune fantasmagorie sexuelle, aucune forfaiture parfois. Quoi de plus excitant dès lors que de faire sa proie du plus joli prince triste de la Cour. ? Mais le roi et l’Église veillent : on ne doit pas confondre les plaisirs dévotement tolérés et les plaisirs sataniques.
D’une plume cinématographique, Claude Puzin (1943-2013) brosse un de ces tableaux de vanités que le XVIIème aimait tant : la mort y saisit le vif en sa fleur et la vigueur adolescente y est fauchée par une frénésie aussi libertine que mortelle.
Le portrait de la couverture est un portrait présumé de Louis de Bourbon, attribué à François Mignard. On ne dispose d’aucun autre portrait du jeune prince, à l’exception de celui où il est représenté enfant en compagnie de sa mère et de sa sœur, Mademoiselle de Blois. Le tableau du « Jeune homme au crâne » est de Vincenzo Dandini (Musée de Douai) et représente un thème cher à la peinture du XVIIe siècle, celui des vanités… « Vanitas vanitatum, et omnia vanitas »… On appelle alors « vanité » toute représentation picturale illustrant la futilité de toute chose terrestre et la fragilité de la vie humaine. Cyrano de Bergerac, lui, disait plus familièrement « Tout est bordel ou cimetière ».
ISBN 978-2-918444-39-8 Format 14 x 19 296 pages 15,00 €
À L’OCCASION DE LA PUBLICATION DE LOUIS DE BOURBON DE CLAUDE PUZIN, EROSONYX ÉDITIONS RÉÉDITE L’AUTRE ROMAN HISTORIQUE DU MÊME AUTEUR, VIE, ERRANCES ET VAILLANCES D’UN GAILLARD LIBERTIN.
Nouvel ISBN 978-2-918444-40-4 Nouveau prix 19, 00 €
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En novembre 2019, il y aura 110 ans que disparaissait Pauline Tarn, plus connue sous le nom de Renée Vivien. À cette occasion paraîtra un livre avec CD : TREIZE POÈMES de Renée VIVIEN mis en musique et chantés par Pauline PARIS, dessins d’Élisa FRANTZ.
En novembre 2018, le 11 précisément, à la librairie Violette & Co, Pauline Paris a chanté des poèmes de Renée Vivien qu’elle a mis en musique. Voir l’affiche ci-dessous. Élisa Frantz y dessinait sur le vif. Nicole G. Albert, spécialiste de la littérature fin-de-siècle, y présentait celle qui la première osa, dans ses vers, mêler ouvertement poésie et saphisme. Le lendemain, elle confiait à ErosOnyx son rêve de voir naître un beau livre fou qui puisse immortaliser cet après-midi. Est alors née l’idée d’une publication de ces chansons, dans une nouvelle collection de livre-CD chez ErosOnyx. En à peine trois mois de passions s’accordant, l’aventure était envisageable !
Renée Vivien est née Pauline Tarn. Colette la nomme tour à tour Renée et Pauline dans Le Pur et l’Impur. Nicole G. Albert a proposé d’écrire quelques pages qu’elle intitulera Pauline chante Renée, pour mettre en lumière l’importance de la musique chez la Sapho 1900 à la lyre entre deux siècles, floue et frontale à la fois, fière d’être haut et fort une phalène de Lesbos, elle dont de nombreux poèmes portent tout simplement le titre « Chanson ».
Et justement Pauline Paris en 2019 renouvelle à sa manière la lyre de Vivien ! Pas de Sapho sans lyre, pas d’Apollon sans cithare ! Il faut déclamer les poètes et même mieux, les chanter pour faire sonner leur charme de kitharèdes comme les nomme Vivien sur le modèle de Sapho. Pauline Paris, kitharède d’aujourd’hui. Ses violettes ont un mauve acrylique, sa voix découpe les contours élégants des vers sur des orchestrations où s’invitent, entre autres, Bashung et Léonard Cohen. On redécouvre Vivien, on l’écoute autrement.
Jacques Panis et son label Quart de Lune ont déjà soutenu les albums de Pauline Paris comme Le Grand Jeu, Sans sucre s’il vous plaît, Carrousel avec des titres qui nous trottent dans la tête : « Moureuse », « Am Stram Gram », et le duo avec Die Kammer, « Au lit »…
Pour rehausser encore le livre – qui comportera bien sûr le texte des poèmes chantés – Élisa Frantz l’illustrera de ses dessins. Sous sa main, les vers vivienniens sont des crudités de velours et des mystères d’encre noire… Tantôt couples de femmes en lévitation d’harmonie, tantôt fantôme de sirène perdue seule dans les traits esquissés d’un paysage, tantôt pleureuse disparue sous son suaire… Élisa crayonne à sa façon l’extase et l’agonie des amies et amantes, Made in Frantz pour ces TREIZE POÈMES !
Format : 14 x 19 Livre de 60 pages, couverture en couleur à longs rabats, avec le CD glissé sous le second, CD lui aussi colorié par Élisa Frantz. 25 € ISBN : 978-2-918444-41-1 En vente dans toutes les librairies et les sites de vente en ligne. Premier titre chez EO de la Collection Chansons
Pauline Paris, auteure-compositrice-interprète, a trois albums à son actif (Sans sucre s’ilvous plaît, Le Grand Jeu, Carrousel) et a dépassé la barre des 500 concerts en France et à l’étranger. En parallèle, Pauline joue pour le théâtre jeune public (Marlaguette, Michka). Pluridisciplinaire, elle s’intéresse aussi à la musique de film, la radio et la poésie. En 2017, avec un collectif d’artistes, elle crée le festival Zinzinc qui rassemble des croquistes et des musiciens itinérants dans les bistrots du 20ème, à Paris. Elle propose à Élisa Frantz d’y participer, signant leur première collaboration. La même année, Pauline enregistre l’émission Chanson Boum ! sur France Culture, avec Hélène Hazera qui lui fait découvrir la poétesse saphique, Renée Vivien. Sous le charme, Pauline met treize de ses poèmes en chansons. La prise de son du disque, le mixage et les arrangements sont de Duncan Roberts a. k. a. Barton Hartshorn.
« Pauline Paris [propose] la brève anthologie d’une œuvre dont elle déjoue avec habileté le fond sombre, voire désespéré, pour en saisir l’ardeur. »
— LE MONDE, Philippe-Jean Catinchi (18 octobre 2019)
« Une relecture de l’œuvre qui en atténue les noirceurs pour en faire surgir la sensualité lumineuse. »
— TELERAMA (2 décembre 2019)
« Il est fort probable que Renée Vivien, soucieuse de rester dans la mémoire de son lectorat féminin, eût aimé ce volume dans lequel les arts s’enlacent et s’enchevêtrent comme les « tissages » de Sappho, image dans ses recueils de la perfection créatrice. »
— EN ATTENDANT NADEAU, Camille Islert (25 novembre 2019)
« Pauline Paris a fait appel à des arrangements éveillés, qui frisent parfois le rock. Audace ! Et ce désespoir qu’elle a mis à la porte revient néanmoins s’inviter en douce. » — Hélène Hazera
« L’histoire littéraire n’a longtemps su que faire de celles qui ont « cherché des yeux de femme au fond du soir » (Vivien). Ce recueil chanté et illustré de façon très actuelle ne dépoussière pas seulement une œuvre méconnue : il en exhume la jeunesse, la hardiesse et la liberté. » — Anaïs Frantz
« Ce recueil est très beau, c’est un vrai plaisir de le voir, de le toucher, et de se plonger dans ses pages si esthétiques et au contenu renouvelé. » — Marie-Ange Bartholomot-Bessou
« Un pari audacieux réussi. » — Patricia Izquierdo
Avec ce titre, d’abord publié dans une revue en 1906, puis dans le recueil « Filets » en 1908, Kouzmine rencontra à Saint-Pétersbourg un succès aussi considérable qu’avec la parution, la même année, de son roman « Les Ailes » (lui aussi traduit par Bernard Kreise et publié en 2000 aux éditions Ombres).
Ces deux œuvres signent son entrée dans le monde artistique et littéraire russe. Interprétées au piano, en 1905, par l’auteur-compositeur, chez Viatcheslav Ivanov, à la Tour où se rencontraient les artistes de l’époque, ces « Chansons » avaient marqué le public tant par leur grâce alexandrine que par leur mélodie. D’où l’importance, après « La Truite rompt la glace » (1er cycle), et la biographie de John E. Malmstad et Nicolas Bogomolov, « Mikhaïl Kouzmine, Vivre en artiste (1872-1936) », de publier texte et musique de ce recueil pour mieux faire connaître le grand artiste qu’est Kouzmine.
152 pages
Format 14 x 19
ISBN 978-2-918444-38-1
Prix 15,00 €
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Une interview du traducteur devrait avoir lieu sur Homo Micro (Paris Fréquence Plurielle (FPP, 106.3 MHz) le premier lundi du mois de novembre.
Voilà, vous savez tout ! Non, pardon… Suivra au printemps prochain la publication de Chansons d’Alexandrie, premier recueil de Kouzmine d’abord paru dans la revue LaBalance, puis dans Filets et enfin en livre sous ce titre en 1921 avec la partition voix-piano de Kouzmine lui-même. Celle-ci accompagnera le recueil en édition bilingue, traduit en français par Bernard Kreise, traducteur de Les Ailes (Éditons Ombres, 2000).
Ci-dessous la tombe de Kouzmine à St-Pétersbourg
Nous avons été heureux de lire dans Les Lettres françaises du 13 septembre un long article , signé René de Ceccaty, consacré à ce titre qui sera très bientôt en librairie.
Ajoutons à cette information que Les Lettres françaises devraient bientôt reparaître en version papier. Nous en sommes aussi très heureux.
Dans sa présentation de l’édition 2008 de Nos secrètes amours, Mirande Lucien écrivait :
« Sous le titre Nos secrètes amours circulent, en particulier sur la Toile, des regroupements de poèmes, qui d’ailleurs ne sont pas toujours les mêmes, attribués à Lucie Delarue-Mardrus. On nous dit qu’ils ont fait l’objet, en 1951, d’une édition posthume confidentielle à l’initiative de Natalie Clifford Barney.
Ces poèmes constituent le roman d’un amour bref et tourmenté entre deux femmes. Celle qui écrit est novice en amour saphique et peut-être en amour tout simplement. Elle aime, et souffre des infidélités de son initiatrice, sa cadette pourtant.
Nous n’avons pas tant de poèmes où une femme évoque le geste de Sappho et le plaisir qu’elle offre à une autre femme, pour leur satisfaction à toutes les deux et à elles seules. Cela valait donc la peine de retourner aux originaux et, ayant fondé ce qu’il faut bien appeler leur paternité, de rétablir le texte primitif tel qu’il fut offert par Lucie Delarue-Mardrus à Natalie Clifford Barney. Il devenait ainsi évident que l’édition voulue par Miss Barney prenait quelques libertés avec le texte original. Dans ces retouches, il ne faut voir aucune malveillance. Simplement, en 1951, il était impossible de tout dire.
Raison de plus pour le dire aujourd’hui ».
Recueil à l’origine publié en collaboration avec la revue Inverses
Format poche 12 x 19
92 pages
Prix 7,50 €
ISBN 978-2-918444-37-4
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Après avoir travaillé sur Biély, John Malmstad a entrepris la rude tâche de réhabiliter Mikhaïl Kouzmine que le régime soviétique avait occulté depuis plus de 50 ans. Dans les années 70, avec l’aide de V. Markov, il a établi une première édition des œuvres et de la vie du poète russe, publiée en 1977 à Munich. Cette publication lui a fait rencontrer Nicolas Bogomolov, chercheur et professeur de littérature russe à Moscou, qui s’enthousiasmait aussi pour Kouzmine.
Or, « les choses étaient en train de changer, vite, dans le nouveau climat de glasnost et de perestroïka ». Tous deux ont alors mobilisé leurs forces pour exhumer textes et documents de toute sorte longtemps enfouis. Ensemble ils publient « Mikhail Kouzmine : un art, une vie, une époque » à Moscou en 1996.
Après la version russe, les auteurs – Malmstad enseigne à Harvard University et Bogomolov y a été professeur invité – ont donné la version publiée en anglais (USA).
« Il va sans dire que nous n’avons pas (…) essayé de taire l’orientation sexuelle de Kouzmine pour traduire en russe mon travail original écrit en anglais. Mais ce sujet-là blesse, comme chez nous, bien des gens en Russie, qui se révèlent en fait souvent choqués par toute enquête biographique ou critique qui a l’air « trop intime ». En témoignent les protestations que provoque, parmi les spécialistes russes de l’œuvre de Tsvetaïeva, toute allusion à sa bisexualité. Nul besoin des mêmes précautions ici. L’identité gay de Kouzmine n’est pas le sujet principal du présent ouvrage, mais cette identité et bien d’autres aspects intimes du poète sont traités de façon plus exhaustive dans cette biographie que dans la version russe. Bref, ce livre remanie totalement les deux premières versions du texte : ce n’est pas simplement une révision de l’une et une traduction de l’autre. Certes, quelques passages importants diffèrent très peu dans les trois, mais cela n’arrive que rarement. Les lecteurs, y compris ceux qui souhaiteront consulter l’édition russe pour ses nombreuses références d’archives, doivent considérer ce travail comme notre dernier mot sur le sujet, du moins à ce jour. » (Préface de John E. Malmstad)
Cette publication est la première traduction à paraître en langue étrangère de MikhailKuzmin, A Life in Art, Harvard University Press, 1999 (466 pages).
Traduction d’Yvan Quintin (avec la collaboration de Pierre Lacroix et de Serge Lipstein) Ci-dessous les couvertures des trois éditions. De droite à gauche : russe, anglaise (US), française (automne 2018)
ISBN : 978-2-918444-36-7 Collection Documents ISSN : 2260-2860 Format : 16 X 24 478 pages incluant un cahier iconographique de 8 pages Prix : 25 €
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Mais il était trop épuisé pour atteindre son but… Alors le vent marin transporta le cygne mort et le conduisit jusqu’à la grande mer bienfaisante.
En 1912, un peu plus de deux ans après la mort de Renée Vivien (1877-1909) à Paris, ville d’adoption de la poétesse anglaise, sa sœur Antoinette fait publier à Londres, sous son patronyme Pauline Mary Tarn, ces étranges et brèves ballades restées inédites, oscillant entre prose et poésie, seule œuvre de Renée Vivien à avoir été écrite dans sa langue natale. Retour aux sources pour la poétesse ? Dernière variation surtout autour de la mélancolie mélodieuse et incurable qui traverse son œuvre abondante qu’EO réédite depuis 2007. On retrouve dans cet ultime recueil un climat de contes noirs et un fantastique parfois gothique qui, depuis 1901, avaient déjà traversé les vers comme la prose de « la Muse aux violettes ». Dans l’émiettement de ces quatorze tableaux où passe une énergie du désespoir tour à tour criée et chuchotée, tour à tour violente et apaisée, on entend encore et toujours l’obsession vivianesque que l’amour n’est pas aimé et que le charme des mots tressés sera jusqu’au bout la seule véritable consolation d’une vie que Nicole G. Albert, qui traduit et présente cette œuvre posthume, qualifie d’intranquille.
Un volume à rabats 14 x 19 ISBN : 978-2-918444-35-0 Prix : 14 €
Merci à « La Maison de Colette » de nous avoir permis de reproduire, à l’intérieur du volume et ci-dessous, la photographie peu connue de Renée Vivien (debout) et de Natalie Barney : aux beaux temps de leur fugace amour fou, en 1900, Vivien ne se sentait-elle pas déjà « cygne noir », paupières baissées et costume cintré d’Incroyable ébouriffé, planant sur son Ondine blonde, indolente sous son lourd chignon et son léger déshabillé à la grecque, défiant, elle, calmement l’objectif ?
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