Vu du Québec par Info-culture : Sous les toits de Paris (Pierre Lacroix, Homo Pierrot II)

Dans le premier tome de l’autobiographie de Pierre Lacroix, le lecteur est mis au parfum de l’enfance et de l’adolescence de Pierre nommé Pierrot ou Pierrounel. Ce premier de quatre volumes nous avait laissé alors que Pierrot l’adolescent tombait follement amoureux de son professeur de littérature et qu’il quittait son Auvergne chérie pour Paris, la capitale.
Dans Sous les toits de Paris, Lacroix nous fait réfléchir sur la vie amoureuse de deux hommes dont la différence d’âge est assez importante. Pierrot amoureusement fou de son Erwan vit dans ce Paris d’après Mai ’68 « interdit d’interdire » où il lui semble plus facile de vivre pleinement sa vie gaie. Mais Pierrot a de sérieux problèmes de bipolarité. De plus, il ne croit pas en une sexualité active sans amour. Relents d’un enseignement catholique que ne partage pas son amant.

L’amour est rarement éternel. Après vingt ans de vie de couple, l’amour s’étiole, les travers de l’un et de l’autre deviennent de plus en plus lourds et l’appel de l’Auvergne se fait insistant pour rapatrier son fils déserteur.

Pierre Lacroix nous livre une réflexion personnelle sur l’amour en général et sur l’amour gai en particulier. Ce deuxième tome, écrit avec une plume agile et poétique, fait référence à de nombreux auteurs, à des chansonniers, à des films de l’époque. Ce texte intellectualise les comportements amoureux, conceptualise l’amour sans donner indument dans des scènes d’alcôve et dissèque dans le menu détail la vie à deux. « L’amour est reconquête innocente de la nature, de sa nature, et symbiose ravie de l’autre et de soi». Il y a aussi différence entre le phantasme et l’action.
Pierrot nous laisse sur son départ pour l’Auvergne. À quoi ressemblera sa nouvelle vie ? Suite au tome trois qui nous le dira certainement.
Yves Gauthier

FLEUR DE CHAIR

http://www.critiqueslibres.com/i.php/vcrit/19066

Fleur de chair
de Yvan Quintin
Catégorie(s) : Littérature => Francophone
critiqué par Spiderman, le 7 février 2009
(Inscrit le 14 juin 2008, 46 ans)
La note:
Ikebana sensuel

Six nouvelles mettant en scène des garçons et des filles attirés par leur semblables de même sexe. Six récits construits avec la vigueur et la sève de l’écrivain qui réussit à faire passer une foule d’émotions en si peu de phrases. Six histoires dont aucune n’est, contrairement à ce que pourrait laisser croire la couleur assez insupportable de la couverture, à l’eau de rose. Six situations où le cérébral fait jeu égal avec les sens.
L’Enéide revisitée, la plus longue des nouvelles, ne m’a pas passionné. J’ai d’abord cru – ma culture classique ayant ses limites ! – à un essai de résumé centré sur les amours « grecques » . Renseignement pris à la meilleure source (Virgile n’était pas disponible ce jour-là), il s’agit en fait du livre 9 où Nisus et Euryale vivent leur passion avec des détails qui auraient sans doute interpellé quelques lycéens … et effrayé pas mal d’enseignants et de parents !

Profitons du reste : les jeunes gens et jeunes filles qui s’essaient aux amours de leurs homo-logues ont des questionnements assez intemporels. La force d’Yvan Quintin est de planter personnages et décors, ambiances et contextes, avec un minimum de mots qui permettent au lecteur d’élaborer des hypothèses tout au long du récit… en attendant la ph(r)ase finale qui a peu de chance de coïncider avec ses prémonitions.

Un ado qui tient fatalement la chandelle à son complice de plaisirs onanistes amoureux d’une fille, Denise amoureuse de Judith sous l’occupation allemande, un embarquement pour Cythère à bord d’un navire de commerce, une chaude garde à vue, et une drague dans un club au nom de calèche, sont les thèmes de ces aventures où séduction, désir, culpabilité, étreintes et libérations mènent le lecteur sur des voies qu’il connaît mais par des moyens qui vont le surprendre. Comme le maître japonais qui construit son « arrangement floral » avec l’expérience de ses prédécesseurs, les règles de son art et les fleurs de la saison et du lieu où il officie, Yvan Quintin s’appuie sur sa culture littéraire pour élaborer d’élégants bouquets de fleurs de chair dont le cœur est une énigme de sensualité et de désir orchestrée par un esprit aspirant autant à un plaisir immédiat qu’à des amours idéales.

Numéro de mars 2009 de FUGUES (Québec)

Fleur de chair

Le rose bonbon de la couverture ne paye pas de mine, mais les nouvelles qu’elles contiennent valent le détour. L’auteur nous transporte à travers de multiples lieux et époques, de la Grèce antique à l’époque contemporaine en passant par la France sous l’occupation allemande.

Par ailleurs, certains des récits concernent des amours entre hommes alors que d’autres sont orientés vers les relations entre femmes; on a même droit à un jeune homme amoureux d’un de ses copains lui-même amoureux d’une fille. La constante est que l’ensemble des textes concernent l’adolescence et le tourbillon d’émotions qui la secoue : le désir, la culpabilité, le cœur en chamade lors de l’entrée dans un premier bar gai, la passion et, évidemment, la découverte de l’orgasme.

Une plaquette fort intéressante d’un auteur qui fait montre d’une belle maîtrise de la langue et qui n’hésite pas à aller parfois à contre-courant de ce que le lecteur attend (ou à quoi il s’attend) comme conclusion.

Du Québec encore : Fugues

FUGUES, février 2009 vol. 25 n° 11

ON AIME … les livres, par Benoît Migneault, page 90

Bleus , Pierre Lacroix

Publié pour la première fois sous le pseudonyme de François Nozières, ce récit des éditions ErosOnyx nous est offert à nouveau. Le nœud de l’intrigue ? la découverte de l’amour par deux garçons sur une île grecque. On me dira que le prétexte est bien mince et a été raconté des centaines de fois, mais il faut souligner la qualité de la langue […] Les lecteurs qui aiment savourer la beauté des mots et des images seront sans aucun doute agréablement surpris par ce roman.

Homo Pierrot , tome 1, Pierre Lacroix

Fils de paysans, Pierrot est âgé de 15 ans à peine et, comme son lunaire homonyme, un grand rêveur. Il aimerait que « le cœur ait un sexe et que le sexe ait un cœur » et va lire tout ce qui lui tombe sous la main afin de mieux comprendre ce qu’il est et ce qu’il peut, et veut, devenir. Nous le suivons donc de l’âge de 15 ans à 17 ans, alors qu’il tombe amoureux d’Erwan, son professeur de littérature. Un homme qui se montre différent des autres, qui s’habille différemment, qui ose porter des couleurs que les autres hommes ne portent pas. Évidemment la rumeur ne demande pas mieux que de surgir : le prof est pédé ! Tout pour attirer le regard de Pierrot et, éventuellement, pour qu’Erwan sente également ce regard contre sa nuque. Malgré les obstacles, la différence d’âge, est-il possible pour les deux hommes de se rejoindre ? Premier volume, empreint de poésie, d’une initiation au corps et à l’esprit.

Études et Préludes, Cendres et Poussières, Sapho , Renée Vivien

Surnommée la fille de Sapho et de Baudelaire, Renée Vivien (née Pauline Mary Tarn fut une figure dominante du milieu artistique français au début du 20ème siècle. Elle naquit en 1877 et mourut en 1909 après avoir publié de nombreux écrits, dont ceux qui sont ici réédités : deux recueils de poésie et deux traductions du grec ancien, dont une des poèmes de Sapho. Proche de Colette et amante de Natalie Clifford Barney, on lui doit de très beaux textes célébrant l’amour féminin. Elle est également la deuxième femme à traduire les poèmes de Sapho. Bref une femme remarquable qui marqua son époque et dont les écrits sont, enfin, de nouveau disponibles.

Vu du Québec par Info-culture : Nos secrètes amours et Les Kitharèdes

QUÉBEC (Canada)

La maison d’édition ErosOnyx dont la mission est de mettre en valeur la sexualité rose, l’homosexualité comme une autre et différente, nous offre deux parutions traitant de la poésie saphique. Il y a d’abord, Renée Vivien avecLes Kitharèdes, ou Citharèdesqui étaient des joueuses de cithare et poétesses lyriques. Et le deuxième ouvrage dont la poésie est encore plus sensuelle et explicite, Nos secrètes amours de Lucie Delarue-Mardrus. Précisons que ces deux auteures ont écrit leurs ouvrages au début du XXième siècle.

 
Les Kitharèdes

Renée Vivien nous amène au cœur de la Grèce antique et nous présente douze Kitharèdes dont Korinna, Nossis, Télésilla, Moïrô pour lesquelles rien n’était plus doux qu’Erôs et ajoutons, sans crainte de nous tromper que pour elle rien n’était plus merveilleux que l’amour saphique. Renée Vivien de son vrai nom Pauline Mary Tarn est venue au monde en 1877 en Angleterre et terminera sa vie à Paris en 1909. Maitrisant la langue grecque, elle traduit des fragments de poèmes écrits par les Kitharèdes à partir desquels ont été composés ses propres poèmes publiés en 1904.

Renée Vivien a non seulement fait œuvre scientifique mais « … en exhumant des femmes poètes de l’antiquité grecque, elle visait un but idéologique et militant, celui de la cause féminine. » Au moment où nous avons sur nos grands écrans le film Milk sur la militance d’un politicien du même nom à San-Francisco dans les années ’70, il est intéressant de rapprocher une militante du début du siècle et un militant plus près de nous, mais dont les deux vies se sont terminées tragiquement : Milk par un assassinat et Vivien par un suicide.
 

Nos secrètes amours

Voici un recueil de poèmes publié en 1951 mais sans nom d’auteur. La sensualité et l’amour profond qui se dégagent de ces poèmes composés par Lucie Delarue-Mardrus pour son amante et amie de cœur Nathalie Clifford Barney. C’est cette dernière qui a d’abord fait publier le recueil après la mort de l’auteure en 1945. Une cinquantaine de poèmes ont été réunis dans cet ouvrage. La première strophe du poème intitulé Furieusement donne un excellent exemple du ton et du style de Lucie Delarue-Mardrus.
 
 

Je veux te prendre, toi que je tiens haletante

Contre mes seins, les yeux noirs de consentement;

Je veux te posséder comme un amant,

Je veux te prendre jusqu’au cœur!…Je veux te prendre!…

 
Lucie Delarue-Mardrus

Pour en savoir plus et se régaler de cette poésie saphique, il faut se procurer les deux ouvrages.

Vu du Québec par Info-culture.biz : Inverses et ErosOnyx Editions

Inverses

Le huitième numéro annuel de la revue Inverses, nous fait découvrir une auteure saphique importante du début du XXième siècle, Lucie Delarue-Mardrus et nous invite à réfléchir sur l’homosexualité en milieu rural à partir de certains écrits comme la fameuse nouvelle de Brokeback Mountain et sur la pédérastie par le biais d’un journal de bord tenu par Jehan Rictus édité en 1906. Une entrevue avec un illustrateur de l’homosexualité, Xavier Gicquel, vient parachever ce dernier numéro.
Ces merveilleuses découvertes nous ouvrent l’esprit sur l’histoire des homosexualités et nous font découvrir et connaître des personnes qui ont courageusement choisi de s’affirmer comme homosexuelles à une époque de plus grande discrimination que nous connaissons de nos jours. Lucie Delarue-Mardrus en fait la preuve alors que Jehan Rictus nous en présente l’antithèse.
Un pays ou une communauté qui ne plonge pas ses racines dans une histoire connue et assimilée a de la difficulté à se définir et assoie les fondations de sa  » fierté  » sur de la terre glaise. Dans Inverses nous retrouvons des gestes d’appropriation de l’identité homosexuelle par des littéraires homosexuelles qui se présentent aux autres sous leur vrai jour. De ça ils et elles peuvent être fiers tout comme nous devons être reconnaissants pour ceux et celles qui nous apportent ces connaissances.
Des analyses fines nous montrent les difficultés d’afficher son homosexualité dans un environnement social encore influencé par le cléricalisme à outrance et la phallocratie hétérosexiste omniprésente. Mais certains osent et l’illustrateur Gicquel en est un exemple éloquent.
Inverses, Magazine, 249p. 13 €

Fleur de chair

Yvan Quintin nous transporte dans six univers différents par son recueil de nouvelles Fleur de chair. La sensualité homosexuelle y est toujours présente et à fleur d’épiderme. Il nous montre les affres de l’homosexualité non avouée entre deux adolescents; la jalousie d’une jeune fille amoureuse d’une autre qui s’est entichée d’un garçon; la tendresse de la rencontre d’un matelot et d’un jeune fugueur qui ne peut dévoiler son orientation sexuelle, outrancière à ses parents; l’ironie dans l’arrestation de  » pédés  » qui trouvent leur jouissance dans la cellule devant servir à punir leurs actes défendus; l’aspect historique dans la mythologie avec un clin d’œil au fameux bataillon de Thèbes formé de 300 guerriers homosexuels et enfin les peurs, les désirs et les plaisirs de la découverte lors des premières rencontres. Un recueil qui mérite d’être lu et relu.
Fleur de chair, 109p. 13 €

Études et préludes, Cendres et poussières, Sapho

Erosonyx nous propose une courte biographie jointe à des vers de Sapho elle-même que  » l’authoresse  » Renée Vivien a traduits elle-même du grec. Dans l’ensemble la vie littéraire de cette auteure saphique est composée  » … d’une vingtaine d’ouvrages, recueils de vers, poèmes en prose, romans, nouvelles, aphorismes, traductions, adaptations et même une biographie « . Pas si mal pour une femme qui est morte en 1909 à l’âge de trente-deux ans seulement. Dans ce volume Études et Préludes, Cendres et Poussières et Sapho nous pouvons prendre la mesure de Renée Vivien qui s’est très tôt affirmée comme auteure lesbienne à contenu saphique.
Les Odes de Sapho qu’elle a traduites et dont on retrouve nombre de fragments dans ce livre montre carrément l’amour de Sapho pour les jeunes filles de Lesbos. Sapho mérite bien sa légende d’amante de la beauté féminine et de celles qui la portent. Renée Vivien, elle, mérite le titre incontestable de fille de Sappho à part entière
Études et préludes, Cendres et poussières, Sapho, 141p. 19 €

Bleus

Le premier roman de Pierre Lacroix, Bleus, invite le lecteur à une grande aventure au pays de la sensualité. On a l’impression que l’auteur, explose, comme un autoclave trop longtemps tenu sous pression. Bleu, c’est la couleur du ciel, de l’eau et de l’air. Ces éléments qui enveloppent l’humain. D’entrée de jeu Lacroix nous dit que c’est comme ça, qu’il aime les corps velus, qu’il aime les hommes. À partir de ce moment il nous entraîne dans un tourbillon de volupté sensuelle et sexuelle enveloppée dans une prose poétique. Malheureusement pour lui les bleus se transforment en  » blues  » lorsque l’amour tant désiré n’est pas au rendez-vous. Cet appel à l’acceptation pleine et entière de la jouissance physiologique, à la beauté du corps et à l’amour se reçoit comme une bouffée d’air frais en contradiction d’avec l’idéologie judéo-chrétienne sur la sexualité et surtout sur l’homosexualité. Bleus est un hymne à la vie quelle que soit la forme qu’elle peut prendre.
Bleus, 94p. 15 €

Homo Pierrot tome I

Le deuxième roman de Pierre Lacroix et qui est le point de départ d’une série de tomes à venir, retrace la vie de Pierre d’où le titre Homo Pierrot. Un roman à base autobiographique!?! Le bleu prend subtilement sa place ici tout comme le violet était présent chez Renée Vivien et Sappho. L’écriture de ce deuxième ouvrage est beaucoup moins exaltée que dans Bleus. De lecture plus facilement abordable.
Lacroix nous raconte l’histoire d’un garçon de sa naissance dans une famille campagnarde jusqu’à son départ pour Paris avec son amant à l’âge de 17 ans. C’est avec l’accord de sa famille que Pierre alias Pierrounel et Pierrot (dépendamment des moments de sa jeune existence) peut laisser libre cours à son goût à la lecture. C’est surtout grâce à sa mère qui sur son lit de mort lui a dit  » vis comme tu es né, vis comme tu es « , (ça rejoint le  » deviens ce que tu es  » de Carl Jung) que Pierrot accepte son identité sexuelle qui le mènera dans les bras de son professeur de lettres deux fois plus âgé que lui. C’est aussi dans ces bras qu’il découvrira l’amour pour la première fois. L’amour défini par son amant comme étant  » … ce retour à la bête primitive et douce, quand nul danger ne menaçait et qu’on pouvait tout entier s’abandonner et savourer « . C’est sans tabou aucun que Lacroix nous livre le vécue de ce jeune homme qui découvre la vie, le sexe et l’amour. Nous attendons avec impatience la suite de l’aventure.
Homo Pierrot, 142p. 17 €
Éditions EROSONYX
www.erosonyx.com

Annie ROLLAND, Qui a peur de la littérature ado ?

Et si la littérature était ce que l’on fait de mieux pour aider les adolescents à grandir avec leurs rêves et affronter leurs démons ?

Le livre d’Annie Rolland est un bel essai, publié aux Editions Thierry Magnier, une étude fine et généreuse, personnelle aussi, nourrie d’exemples connus et inconnus qui donnent envie de les lire ou de les relire, et qui fait la nique aux grands méchants loups de la censure jamais lasse.

BLEUS, par Handigay

Culture : Bleus de Pierre Lacroix
BLEUS de Pierre Lacroix
Azurs, horizons, hématomes, infinis humains, célestes et marins

Avoir ce livre près de soi est une sensation proche de celle que l’on doit ressentir à la découverte d’une pépite d’or, d’un talisman, d’une lanterne magique.

Son génie s’est appelé dans une édition précédente (chez Geneviève Pastre en 1996) François Nozières. Il est aujourd’hui Pierre Lacroix et son éditeur, Nix & Nox, est devenu Erosonyx sis dans le Cantal : autant dire que ce livre, pourtant disponible sur les sites des libraires en ligne les plus courants, ne vous tombe pas dessus par hasard.

Eblouissant récit d’amours entre garçons sur une île grecque, oscillant entre poème en prose et roman poétique, son écriture singulière va vous obliger à savourer chaque phrase. La lecture silencieuse, rapide et habituelle à tout lecteur confirmé, prouve ici sa faiblesse sur la mise en bouche d’un texte peaufiné à la syllabe près, à l’allitération savoureuse, au choc phonétique des dentales, au velours de voyelles orchestrant les joies et les espoirs.

Le ciel est bleu, la mer (Egée ?) est limpide mais le narrateur sait qu’il y a dans son histoire, dans notre histoire, du bleu nuit et des outremers mystérieux, inquiétants, sauvages.

Ce livre n’est pas destiné à un public d’esthètes. Sa force est d’être accessible à chacun d’entre nous et il aura un écho encore plus fort chez ceux pour qui le bleu est aussi celui de l’hématome, de la cicatrice, du choc de l’accident ou de la différence physique. Il est aussi l’azur sans frontières dans lequel notre esprit et notre force vitale peuvent, quelles que soient nos limites matérielles, se mouvoir et voler avec l’âme-frère ou à sa recherche.

Pierre LACROIX, Bleus, ErosOnyx, 2007, 94 p. 14,5 x 19 cm – 15€

LIENS DOCUMENTAIRES

Le site de l’éditeur, avec une vraie fonction d’agrandissement des caractères qui va jusqu’à un centimètre de hauteur pour les minuscules : bravo et merci … https://www.erosonyx.com/

Une critique du livre dans la revue INVERSES

Nos secrètes amours : Ode à la vulve- Têtu septembre 2008

Le Paris lesbien des années 1920 n’en finit pas d’exhumer ses trésors littéraires. Après Djuna Barnes dont Ypsilon vient d’éditer les premiers poèmes, c’est au tour des Editions ErosOnyx de publier pour la première fois les poèmes érotiques de Lucie Delarue-Mardrus. Dédiés à Natalie Barney, en souvenir de leur brève passion amoureuse, ces poèmes vieillots ont le charme de leur « fougue lyrique et de leur vérité directe », comme l’a écrit Marguerite Yourcenar. Indépendante et affamée de désir, Lucie a brûlé pour tout, en étant tour à tour journaliste, romancière, poétesse, sculptrice, et comédienne. On se délecte des mots crus des nuits.
Ursula Del Aguila

Nos Brèves amours, ErosOnyx Editions, 14 €

Dossier sur Lucie Delarue-Mardrus dans INVERSES 2008

La revue Inverses qui a collaboré à la publication de Nos secrètes amours, consacre son numéro de l’année 2008 à Lucie Delarue-Mardrus. Huit articles, tous substantiels, éclairent le lecteur sur la personnalité et l’oeuvre de cette poétesse, musicienne, sculptrice, chroniqueuse, romancière si connue et reconnue en son temps.