ROBERT D’HUMIÈRES, Lettres volées, Roman d’aujourd’hui (1911)

Nous avons exhumé… Triste à dire d’un homme tombé au front à la seconde bataille d’Ypres en avril 1915.

Il s’appelle Robert d’Humières et il est né au château de Conros, tout près d’Aurillac, en 1868.
Il n’est connu aujourd’hui que par ses traductions qui ont longtemps fait autorité. Celles des Livres de la Jungle de Rudyard Kipling, en collaboration avec Louis Fabulet, sont toujours éditées.
Aucune autre de ses œuvres, de voyageur, de poète, de philosophe, de romancier, n’est aujourd’hui disponible.

Nous nous proposons de faire redécouvrir son unique roman, publié en 1911, Lettres volées, roman d’aujourd’hui.

Jacques Porel, fils de Réjane, la célèbre actrice de la Belle époque, fit partie sous les ordres du lieutenant Robert d’Humières, des interprètes affectés auprès des troupes hindoues, sous les ordres des Anglais dans le nord de la France au début de la Grande Guerre. Dans les mémoires de Jacques Porel parus en 1952, on lit à propos de son ancien chef :

« […] Je commençai à penser que la chance n’avait jamais servi cet homme, brillant, exceptionnel, qu’il n’avait pas eu sa place, qu’il ne l’aurait jamais. Il ne l’a toujours pas. Il m’arrive de parler de lui à Colette, quand je la vois. Elle pense comme moi : Robert d’Humières, grand traducteur, était aussi un bel écrivain. Il a écrit un roman, Lettres volées, que peu de gens ont lu. Le livre est beau et mériterait d’être réédité. On devrait le faire et en demander la préface à Colette qui a très bien connu d’Humières. ».

Ce sera chose faite en janvier 2020. Avec une préface d’Alain Stoeffler et deux dossiers, qui s’appuient sur Proust et Colette, autour de Robert d’Humières, pour tenter d’éclairer le secret qui entoure le personnage complexe qu’il fut.

Et voici qu’en août 2019, la Société des amis de Colette et le Fonds d’études Colette ont autorisé ErosOnyx éditions à publier pour la première fois les 28 lettres que Colette avait soigneusement conservées jusqu’à sa mort, en souvenir de ce gentleman qui n’était « pas de ceux qui se laissent oublier », comme elle l’écrit dans Le Pur et l’Impur ! On ne pouvait imaginer plus bel éclairage pour approcher Robert d’Humières.

On verra ci-dessous, dans les documents photographiques, deux portraits de l’auteur, dont un en hussard à un bal costumé donné en 1895. Robert d’Humières appréciait particulièrement la virilité et, entre autres, la virilité militaire ! Merci à notre préfacier de nous l’avoir aimablement communiqué. Prestige de l’uniforme, même si on démissionne après cinq ans d’armée !

Le second portrait est une photo publiée dans Cahiers Colette, n° 16, Éclats et Reflets, 1994.

PS en date du 27-01-2020- Notre préfacier, propriétaire de la photo de l’auteur en hussard pour un bal costumé, préférant ne pas divulguer ladite photo, nous l’avons donc retirée.

Format 14 X 19
ISBN 978-2-918444-43-5

Prix : 16 €

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HANNES STEINERT, H comme…

H comme

H comme Hébé, la jeunesse.

H comme Hédonisme.

Honte à toute honte chez Hannes Steinert.

Honni soit qui mal y pense.

Honneur à la beauté garçonnière honorée des Hellènes, mais beauté d’aujourd’hui encore et de polissonne dimension souvent, comme pour narguer les bigots de tout bord.

Purs de traits, les garçons de Hannes Steinert, un peu naïfs parfois comme si leur perfection même faisait trembler la mine ou la plume.

Magnétiques, les jeunes Hommes de Hannes. Corps boussole, le phallus pour aiguille et pour cap l’éternelle jouvence, l’éternelle Harmonie.

Et venus d’un peu partout, tout autour des dessins, la compagnie de poèmes d’hier.

Poèmes d’un hier proche ou lointain, aux mots orientés vers le même Horizon.

J’ai tant contemplé la beauté

Que mes yeux en sont pleins.

Lignes du corps. Lèvres pourpres. Membres voluptueux.

Cheveux pareils à ceux des statues grecques ;

Toujours beaux, même décoiffés,

Et couvrant un peu les fronts blancs.

Visages de l’amour, comme les désirait

Ma poésie…dans les nuits de ma jeunesse,

Au cœur de mes nuits, clandestines rencontres…..

Comme dans ce poème de 1917 de Constantin Cavafis, Hannes Steinert, aujourd’hui, contemple lui aussi la beauté.

En raison de la renommée de l’artiste, l’avant-propos est présenté en quatre langues : français, allemand, anglais et néerlandais.

ISBN : 978-2-918444-42-8 Collection Images

dessins couleur et noir et blanc

format 19 x 24 144 pages 18,50 €

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CLAUDE PUZIN, Louis de Bourbon ou le Soleil maudit

Louis de Bourbon, comte de Vermandois (1667-1683), est le fils légitimé de Louis XIV et de sa première favorite officielle, Louis de La Vallière. Nommé amiral de France à l’âge de deux ans, le prince est promis aux plus hautes destinées. Mais c’est à seize ans que mourra ce bel enfant à qui tout semblait sourire.

L’histoire officielle a oublié Louis de Bourbon, mais nombreux sont les témoignages pour qui sonde, comme Claude Puzin, les textes littéraires et chroniques de l’époque. Ainsi a pu naître un de ces précieux romans historiques où l’imagination ne se libère qu’en respectant scrupuleusement l’histoire.

Sous les ors et les soieries, on découvre les arcanes sulfureux de la cour de Louis XIV. Monsieur, frère cadet du roi, aimait à l’italienne, comme on nomme joliment les plaisirs de Sodome. On sait moins qu’autour de lui s’organisa tout un rituel orgiaque où seigneurs et valets ne reculaient devant aucune fantasmagorie sexuelle, aucune forfaiture parfois. Quoi de plus excitant dès lors que de faire sa proie du plus joli prince triste de la Cour. ? Mais le roi et l’Église veillent : on ne doit pas confondre les plaisirs dévotement tolérés et les plaisirs sataniques.

D’une plume cinématographique, Claude Puzin (1943-2013) brosse un de ces tableaux de vanités que le XVIIème aimait tant : la mort y saisit le vif en sa fleur et la vigueur adolescente y est fauchée par une frénésie aussi libertine que mortelle.

Le portrait de la couverture est un portrait présumé de Louis de Bourbon, attribué à François Mignard. On ne dispose d’aucun autre portrait du jeune prince, à l’exception de celui où il est représenté enfant en compagnie de sa mère et de sa sœur, Mademoiselle de Blois.
Le tableau du « Jeune homme au crâne » est de Vincenzo Dandini (Musée de Douai) et représente un thème cher à la peinture du XVIIe siècle, celui des vanités… « Vanitas vanitatum, et omnia vanitas »… On appelle alors « vanité » toute représentation picturale illustrant la futilité de toute chose terrestre et la fragilité de la vie humaine. Cyrano de Bergerac, lui, disait plus familièrement « Tout est bordel ou cimetière ».

ISBN 978-2-918444-39-8
Format 14 x 19 296 pages
15,00 €

À L’OCCASION DE LA PUBLICATION DE LOUIS DE BOURBON DE CLAUDE PUZIN, EROSONYX ÉDITIONS RÉÉDITE L’AUTRE ROMAN HISTORIQUE DU MÊME AUTEUR,
VIE, ERRANCES ET VAILLANCES D’UN GAILLARD LIBERTIN.

Nouvel ISBN 978-2-918444-40-4
Nouveau prix 19, 00 €

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RENÉE VIVIEN, Treize poèmes mis en musique et chantés par PAULINE PARIS

En novembre 2019, il y aura 110 ans que disparaissait Pauline Tarn, plus connue sous le nom de Renée Vivien. À cette occasion paraîtra un livre avec CD : TREIZE POÈMES de Renée VIVIEN mis en musique et chantés par Pauline PARIS, dessins d’Élisa FRANTZ.

En novembre 2018, le 11 précisément, à la librairie Violette & Co, Pauline Paris a chanté des poèmes de Renée Vivien qu’elle a mis en musique. Voir l’affiche ci-dessous. Élisa Frantz y dessinait sur le vif. Nicole G. Albert, spécialiste de la littérature fin-de-siècle, y présentait celle qui la première osa, dans ses vers, mêler ouvertement poésie et saphisme. Le lendemain, elle confiait à ErosOnyx son rêve de voir naître un beau livre fou qui puisse immortaliser cet après-midi. Est alors née l’idée d’une publication de ces chansons, dans une nouvelle collection de livre-CD chez ErosOnyx. En à peine trois mois de passions s’accordant, l’aventure était envisageable !

Renée Vivien est née Pauline Tarn. Colette la nomme tour à tour Renée et Pauline dans Le Pur et l’Impur. Nicole G. Albert a proposé d’écrire quelques pages qu’elle intitulera Pauline chante Renée, pour mettre en lumière l’importance de la musique chez la Sapho 1900 à la lyre entre deux siècles, floue et frontale à la fois, fière d’être haut et fort une phalène de Lesbos, elle dont de nombreux poèmes portent tout simplement le titre « Chanson ».

Et justement Pauline Paris en 2019 renouvelle à sa manière la lyre de Vivien ! Pas de Sapho sans lyre, pas d’Apollon sans cithare ! Il faut déclamer les poètes et même mieux, les chanter pour faire sonner leur charme de kitharèdes comme les nomme Vivien sur le modèle de Sapho. Pauline Paris, kitharède d’aujourd’hui. Ses violettes ont un mauve acrylique, sa voix découpe les contours élégants des vers sur des orchestrations où s’invitent, entre autres, Bashung et Léonard Cohen. On redécouvre Vivien, on l’écoute autrement.

Jacques Panis et son label Quart de Lune ont déjà soutenu les albums de Pauline Paris comme Le Grand Jeu, Sans sucre s’il vous plaît, Carrousel avec des titres qui nous trottent dans la tête : « Moureuse », « Am Stram Gram », et le duo avec Die Kammer, « Au lit »…

Pour rehausser encore le livre – qui comportera bien sûr le texte des poèmes chantés – Élisa Frantz l’illustrera de ses dessins. Sous sa main, les vers vivienniens sont des crudités de velours et des mystères d’encre noire… Tantôt couples de femmes en lévitation d’harmonie, tantôt fantôme de sirène perdue seule dans les traits esquissés d’un paysage, tantôt pleureuse disparue sous son suaire… Élisa crayonne à sa façon l’extase et l’agonie des amies et amantes, Made in Frantz pour ces TREIZE POÈMES !

Format : 14 x 19
Livre de 60 pages, couverture en couleur à longs rabats, avec le CD glissé sous le second, CD lui aussi colorié par Élisa Frantz.
25 €
ISBN : 978-2-918444-41-1
En vente dans toutes les librairies et les sites de vente en ligne.
Premier titre chez EO de la Collection Chansons

PAULINE PARIS en quelques mots

Pauline Paris. Photo © We are the good children

Pauline Paris, auteure-compositrice-interprète, a trois albums à son actif (Sans sucre s’il vous plaît, Le Grand Jeu, Carrousel) et a dépassé la barre des 500 concerts en France et à l’étranger. En parallèle, Pauline joue pour le théâtre jeune public (Marlaguette, Michka). Pluridisciplinaire, elle s’intéresse aussi à la musique de film, la radio et la poésie. En 2017, avec un collectif d’artistes, elle crée le festival Zinzinc qui rassemble des croquistes et des musiciens itinérants dans les bistrots du 20ème, à Paris. Elle propose à Élisa Frantz d’y participer, signant leur première collaboration. La même année, Pauline enregistre l’émission Chanson Boum ! sur France Culture, avec Hélène Hazera qui lui fait découvrir la poétesse saphique, Renée Vivien. Sous le charme, Pauline met treize de ses poèmes en chansons.
La prise de son du disque, le mixage et les arrangements sont de Duncan Roberts a. k. a. Barton Hartshorn.

www.paulineparis.com

A lire : notre article à l’occasion de la sortie du clip
Chanson pour mon ombre

Revue de presse

« Pauline Paris [propose] la brève anthologie d’une œuvre dont elle déjoue avec habileté le fond sombre, voire désespéré, pour en saisir l’ardeur. »
— LE MONDE, Philippe-Jean Catinchi
(18 octobre 2019)
« Une relecture de l’œuvre qui en atténue les noirceurs pour en faire surgir la sensualité lumineuse. »
— TELERAMA
(2 décembre 2019)
« Il est fort probable que Renée Vivien, soucieuse de rester dans la mémoire de son lectorat féminin, eût aimé ce volume dans lequel les arts s’enlacent et s’enchevêtrent comme les « tissages » de Sappho, image dans ses recueils de la perfection créatrice. »
— EN ATTENDANT NADEAU, Camille Islert
(25 novembre 2019)
https://www.en-attendant-nadeau.fr/2019/11/25/poesie-lesbienne-vivien/

Mots d’amies

« Pauline Paris a fait appel à des arrangements éveillés,
qui frisent parfois le rock. Audace ! Et ce désespoir qu’elle
a mis à la porte revient néanmoins s’inviter en douce. »
— Hélène Hazera
« L’histoire littéraire n’a longtemps su que faire de celles
qui ont « cherché des yeux de femme au fond du soir »
(Vivien). Ce recueil chanté et illustré de façon très actuelle
ne dépoussière pas seulement une œuvre méconnue : il en
exhume la jeunesse, la hardiesse et la liberté. »
— Anaïs Frantz
« Ce recueil est très beau, c’est un vrai plaisir de le voir, de
le toucher, et de se plonger dans ses pages si esthétiques et
au contenu renouvelé. »
— Marie-Ange Bartholomot-Bessou
« Un pari audacieux réussi. »
— Patricia Izquierdo

Genèse du livre

Rencontre à Violette and Co, novembre 2018. Photo © Céline Bonnarde
Concert dessiné à Berkeley Books, octobre 2018. Photo © Céline Bonnarde
Enregistrement du disque Treize poèmes. Dessin © Elisa Frantz
Enregistrement du disque Treize poèmes. Dessin © Elisa Frantz

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MIKHAÏL KOUZMINE, Chansons d’Alexandrie, recueil bilingue avec partition chant-piano de l’auteur

Avec ce titre, d’abord publié dans une revue en 1906, puis dans le recueil « Filets » en 1908, Kouzmine rencontra à Saint-Pétersbourg un succès aussi considérable qu’avec la parution, la même année, de son roman « Les Ailes  » (lui aussi traduit par Bernard Kreise et publié en 2000 aux éditions Ombres).

Ces deux œuvres signent son entrée dans le monde artistique et littéraire russe. Interprétées au piano, en 1905, par l’auteur-compositeur, chez Viatcheslav Ivanov, à la Tour où se rencontraient les artistes de l’époque, ces « Chansons » avaient marqué le public tant par leur grâce alexandrine que par leur mélodie. D’où l’importance, après « La Truite rompt la glace » (1er cycle), et la biographie de John E. Malmstad et Nicolas Bogomolov, « Mikhaïl Kouzmine, Vivre en artiste (1872-1936) », de publier texte et musique de ce recueil pour mieux faire connaître le grand artiste qu’est Kouzmine.

152 pages

Format 14 x 19

ISBN 978-2-918444-38-1

Prix 15,00 €

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LUCIE DELARUE-MARDRUS, Nos secrètes amours

Dans sa présentation de l’édition 2008 de Nos secrètes amours, Mirande Lucien écrivait :

« Sous le titre Nos secrètes amours circulent, en particulier sur la Toile, des regroupements de poèmes, qui d’ailleurs ne sont pas toujours les mêmes, attribués à Lucie Delarue-Mardrus. On nous dit qu’ils ont fait l’objet, en 1951, d’une édition posthume confidentielle à l’initiative de Natalie Clifford Barney.

Ces poèmes constituent le roman d’un amour bref et tourmenté entre deux femmes. Celle qui écrit est novice en amour saphique et peut-être en amour tout simplement. Elle aime, et souffre des infidélités de son initiatrice, sa cadette pourtant.

Nous n’avons pas tant de poèmes où une femme évoque le geste de Sappho et le plaisir qu’elle offre à une autre femme, pour leur satisfaction à toutes les deux et à elles seules. Cela valait donc la peine de retourner aux originaux et, ayant fondé ce qu’il faut bien appeler leur paternité, de rétablir le texte primitif tel qu’il fut offert par Lucie Delarue-Mardrus à Natalie Clifford Barney. Il devenait ainsi évident que l’édition voulue par Miss Barney prenait quelques libertés avec le texte original. Dans ces retouches, il ne faut voir aucune malveillance. Simplement, en 1951, il était impossible de tout dire.

Raison de plus pour le dire aujourd’hui ».

Recueil à l’origine publié en collaboration avec la revue Inverses

Format poche 12 x 19

92 pages

Prix 7,50 €

ISBN 978-2-918444-37-4

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MIKHAÏL KOUZMINE, Vivre en artiste

Trente ans de recherches

Après avoir travaillé sur Biély, John Malmstad a entrepris la rude tâche de réhabiliter Mikhaïl Kouzmine que le régime soviétique avait occulté depuis plus de 50 ans. Dans les années 70, avec l’aide de V. Markov, il a établi une première édition des œuvres et de la vie du poète russe, publiée en 1977 à Munich. Cette publication lui a fait rencontrer Nicolas Bogomolov, chercheur et professeur de littérature russe à Moscou, qui s’enthousiasmait aussi pour Kouzmine.

Or, « les choses étaient en train de changer, vite, dans le nouveau climat de glasnost et de perestroïka ». Tous deux ont alors mobilisé leurs forces pour exhumer textes et documents de toute sorte longtemps enfouis. Ensemble ils publient « Mikhail Kouzmine : un art, une vie, une époque » à Moscou en 1996.

Après la version russe, les auteurs – Malmstad enseigne à Harvard University et Bogomolov y a été professeur invité – ont donné la version publiée en anglais (USA).

« Il va sans dire que nous n’avons pas (…) essayé de taire l’orientation sexuelle de Kouzmine pour traduire en russe mon travail original écrit en anglais. Mais ce sujet-là blesse, comme chez nous, bien des gens en Russie, qui se révèlent en fait souvent choqués par toute enquête biographique ou critique qui a l’air « trop intime ». En témoignent les protestations que provoque, parmi les spécialistes russes de l’œuvre de Tsvetaïeva, toute allusion à sa bisexualité. Nul besoin des mêmes précautions ici. L’identité gay de Kouzmine n’est pas le sujet principal du présent ouvrage, mais cette identité et bien d’autres aspects intimes du poète sont traités de façon plus exhaustive dans cette biographie que dans la version russe.
Bref, ce livre remanie totalement les deux premières versions du texte : ce n’est pas simplement une révision de l’une et une traduction de l’autre. Certes, quelques passages importants diffèrent très peu dans les trois, mais cela n’arrive que rarement. Les lecteurs, y compris ceux qui souhaiteront consulter l’édition russe pour ses nombreuses références d’archives, doivent considérer ce travail comme notre dernier mot sur le sujet, du moins à ce jour. » (Préface de John E. Malmstad)

Cette publication est la première traduction à paraître en langue étrangère de Mikhail Kuzmin, A Life in Art, Harvard University Press, 1999 (466 pages).

Traduction d’Yvan Quintin (avec la collaboration de Pierre Lacroix et de Serge Lipstein)
Ci-dessous les couvertures des trois éditions. De droite à gauche : russe, anglaise (US), française (automne 2018)

ISBN : 978-2-918444-36-7
Collection Documents ISSN : 2260-2860
Format : 16 X 24
478 pages incluant un cahier iconographique de 8 pages
Prix : 25 €

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RENÉE VIVIEN, Le cygne noir, édition bilingue

Mais il était trop épuisé pour atteindre son but…
Alors le vent marin transporta le cygne mort et le conduisit jusqu’à la grande mer bienfaisante.

En 1912, un peu plus de deux ans après la mort de Renée Vivien (1877-1909) à Paris, ville d’adoption de la poétesse anglaise, sa sœur Antoinette fait publier à Londres, sous son patronyme Pauline Mary Tarn, ces étranges et brèves ballades restées inédites, oscillant entre prose et poésie, seule œuvre de Renée Vivien à avoir été écrite dans sa langue natale. Retour aux sources pour la poétesse ? Dernière variation surtout autour de la mélancolie mélodieuse et incurable qui traverse son œuvre abondante qu’EO réédite depuis 2007.
On retrouve dans cet ultime recueil un climat de contes noirs et un fantastique parfois gothique qui, depuis 1901, avaient déjà traversé les vers comme la prose de « la Muse aux violettes ». Dans l’émiettement de ces quatorze tableaux où passe une énergie du désespoir tour à tour criée et chuchotée, tour à tour violente et apaisée, on entend encore et toujours l’obsession vivianesque que l’amour n’est pas aimé et que le charme des mots tressés sera jusqu’au bout la seule véritable consolation d’une vie que Nicole G. Albert, qui traduit et présente cette œuvre posthume, qualifie d’intranquille.

Un volume à rabats 14 x 19
ISBN : 978-2-918444-35-0
Prix : 14 €

Merci à « La Maison de Colette » de nous avoir permis de reproduire, à l’intérieur du volume et ci-dessous, la photographie peu connue de Renée Vivien (debout) et de Natalie Barney : aux beaux temps de leur fugace amour fou, en 1900, Vivien ne se sentait-elle pas déjà « cygne noir », paupières baissées et costume cintré d’Incroyable ébouriffé, planant sur son Ondine blonde, indolente sous son lourd chignon et son léger déshabillé à la grecque, défiant, elle, calmement l’objectif ?

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DIDIER ROTH-BETTONI, Les années SIDA à l’écran

« Ce livre est sur les images de nous en ces temps de tempête.

Les images de nous créées en réponse au chaos, les images plaquées sur nous de l’extérieur, les images de nous en communauté, les images de nous seuls face à la mort, les images bienveillantes, les images hostiles, les images empathiques, les images dérangeantes, les images neutres, les images exaltées et folles.

Ce livre comme un mausolée […] Comme un hommage à ceux qui ont fait ces images et qui sont partis, Derek Jarman en tête.

Comme un salut à ceux qui ont fait et font encore ces images, envers et contre tout, John Greyson le premier, son Zero Patience en bandoulière.

Zero Patience, film gay, film queer, film grave, film léger, film consolant, film revendicatif, film de mort, film d’amour, comme un symbole, comme un emblème, tant il incarne, d’une certaine manière (au-delà, voire en raison même, de sa singularité), ces années sida et leur cinéma. Comme la résultante des films antérieurs à s’être frottés à la maladie depuis l’apparition de celle-ci, douze ans plus tôt. Comme un moment clé. Comme l’annonce, sinon l’ébauche, de ce qui va se jouer par la suite sur les écrans à propos de cette question. Comme l’écho d’un moment très spécifique dans l’histoire de la maladie et de ses représentations.

Patience zéro, comme un slogan, Zero Patience, comme un manifeste… »

Auteur de L’homosexualité au cinéma (éditions La Musardine), Sebastiane ou saint Jarman, cinéaste queer et martyr et Différent ! Nous étions un seul homme et le cinéma de Philippe Vallois chez EO éditions, Didier Roth-Bettoni, né en 1967, historien et spécialiste du cinéma LGBT international, annonce ainsi son ouvrage préfacé par Christophe Martet, ancien président d’ACT UP Paris. Les Années sida à l’écran fait le bilan de quatre décennies, met en garde devant une pandémie toujours là, contre le recul de la vigilance, pour que jamais ne se perde l’esprit artiste et militant d’un film comme Zero Patience.

Est inclus sous un rabat du livre le film Zero Patience, Canada, 1993, « comédie musicale » autour du sida, de John Greyson, format 4/3, version originale, sous-titres français d’origine.
Interdit aux moins de 12 ans à sa sortie. DVD zone 2. Durée : 95 minutes.
Ce DVD ne peut être vendu séparément.

Le 7ème Genre projettera au Brady, à Paris, en clôture de son programme, le 19 juin 2017, Zero Patience , en présence du réalisateur John Greyson et de Tom Waugh, critique canadien et professeur à l’univeristé Concordia à Montréal, spécialiste du film documentaire et de l’érotisme dans l’histoire du cinéma LGBT.

Portrait de l’explorateur Richard Francis Burton, collection particulière, DR

Affiche canadienne du film

Galette DVD incluse dans le livre et couverture du livre : graphisme de Philippe Vallois d’après une photo du film.

Collection Images
format 14 x 19
136 pages
ISBN : 978-2-918444-34-3
prix : 25 €

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MIKHAÏL KOUZMINE, La truite rompt la glace, édition bilingue

Un inconnu se baigne
En cachette dans l’eau.
Naïvement il promène
Un regard inquiet.
Pas la peine de cacher
Ta nudité pudique.
Les passants du pays
N’ont pas souci de toi.
Un bref signe de croix,
Avant de plonger de la berge…
Tu serais plus malin,
Tu jouerais à Narcisse.
Moucherons, libellules,
Plein soleil sur les champs…
Tu contemples le ciel,
Tu es loin de la terre…
Un indice ? un souvenir ?
Tout ton corps dans les eaux
Se moire de l’éclat
Vert du mica.
Reste bien sur ta gauche,
Tu rejoindras la rive.
De sa queue d’argent frappe
La truite, la truite, la truite !

Mikhaïl Alexeïevitch Kouzmine (1872-1936) fut prosateur, poète et compositeur dans la Russie du dernier tsar puis dans la jeune URSS. Ouvertement homosexuel dans la vie comme dans ses œuvres, dandy fardé de bistre, dandy aux 365 gilets, dandy aux yeux aussi magnétiques que la voix pour dire ses vers, selon Marina Tsvetaïeva, arbitre des élégances pour l’intelligentsia de Saint-Pétersbourg, figure essentielle de l’ « Âge d’argent » jusqu’aux années 20, comme tant d’artistes il fut contraint au silence par la dictature stalinienne. Sa prose est connue en France depuis la parution de son roman Les Ailes et de quelques nouvelles. Mais le poète reste à découvrir. Avec La Truite rompt la glace et l’édition bilingue de ce premier cycle, écrit en 1927 et qui donne son titre au recueil de 1929, grâce au nerf et à la couleur de la traduction de Serge Lipstein, le public francophone va pouvoir enfin connaître un grand poète russe atypique dont EO publiera en 2018 la traduction de la biographie américaine parue en 1999, Mikhaïl Kouzmine, A life in Art, de John E. Malmstad et Nicolaï Bogomolov (Harvard University Press).

format 14 x19 ISBN : 978-2-918444-33-6 prix : 16 €

Dans Le Monde des Livres (vendredi 31 mars)

Un amoureux des hommes

Tiré de l’oubli à la fin du XXe siècle par la traduction de nouvelles (Le Rossignol vert, Noir sur blanc, 1996), d’un roman (Les Ailes, Ombres, 2000) ou d’une biographie (La Vie merveilleuse de Joseph Balsamo, Circé, 1999), Mikhaïl Kouzmine (1872-1936) attend encore d’être reconnu pour le (bon) musicien et le (subtil) poète qu’il est.

Voici La truite rompt la glace, cycle de poèmes composé en 1927 et qui assume sa base autobiographique – même si l’évocation de la « ronde des plaisirs et amours » évoquée dans l’épilogue (« ont surgi une foule de souvenirs, / des pages de romans lus et relus, / morts et vivants entremêlés ») tient moins de la confession que de la célébration de son amour des hommes qui le fit condamner au silence sous la dictature stalinienne.

L’édition bilingue offre une idéale introduction à l’ « Oscar Wilde de Saint-Pétersbourg » qui éblouit Marina Tsvetaïeva et figure en bonne place, « Satan dans toute son élégance », dans le Poème sans héros d’Anna Akhmatova.

Philippe-Jean Catinchi

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