… En publiant entre deux et six livres par an, ces entreprises ne survivent que parce qu’elles ont des «exigences salariales lilliputiennes», admet une éditrice. En 2007, les fondateurs d’ErosOnyx ont même totalement renoncé à vivre de cette activité en choisissant un statut associatif.«Il fallait éviter les complications liées à une SARL», explique Erwan Orsel, attaché à la communication. Universitaires, auteurs, traducteurs, la vingtaine de bénévoles vient de fêter sa dix-septième publication. Mais sans profits. Trois ouvrages ont été subventionnés par le Centre national du livre, mais le plus souvent les recettes ne couvrent qu’un tiers du coût d’un tirage à cinq cents exemplaires. «On met la main à la poche, reconnaît Erwan Orsel. On n’a pas de salariés, donc on se répartit les tâches. On milite à notre façon.»
Grâce à leur engagement, les écrits d’auteurs parfois méconnus, telle Renée Vivien, restent accessibles. Rééditer des classiques de la littérature gay et lesbiennes ou des essais ambitieux sur l’homosexualité est aussi une volonté affichée par la plupart de ces maisons d’édition…