Mais il était trop épuisé pour atteindre son but…
Alors le vent marin transporta le cygne mort et le conduisit jusqu’à la grande mer bienfaisante.
En 1912, un peu plus de deux ans après la mort de Renée Vivien (1877-1909) à Paris, ville d’adoption de la poétesse anglaise, sa sœur Antoinette fait publier à Londres, sous son patronyme Pauline Mary Tarn, ces étranges et brèves ballades restées inédites, oscillant entre prose et poésie, seule œuvre de Renée Vivien à avoir été écrite dans sa langue natale. Retour aux sources pour la poétesse ? Dernière variation surtout autour de la mélancolie mélodieuse et incurable qui traverse son œuvre abondante qu’EO réédite depuis 2007.
On retrouve dans cet ultime recueil un climat de contes noirs et un fantastique parfois gothique qui, depuis 1901, avaient déjà traversé les vers comme la prose de « la Muse aux violettes ». Dans l’émiettement de ces quatorze tableaux où passe une énergie du désespoir tour à tour criée et chuchotée, tour à tour violente et apaisée, on entend encore et toujours l’obsession vivianesque que l’amour n’est pas aimé et que le charme des mots tressés sera jusqu’au bout la seule véritable consolation d’une vie que Nicole G. Albert, qui traduit et présente cette œuvre posthume, qualifie d’intranquille.
Un volume à rabats 14 x 19
ISBN : 978-2-918444-35-0
Prix : 14 €
Merci à « La Maison de Colette » de nous avoir permis de reproduire, à l’intérieur du volume et ci-dessous, la photographie peu connue de Renée Vivien (debout) et de Natalie Barney : aux beaux temps de leur fugace amour fou, en 1900, Vivien ne se sentait-elle pas déjà « cygne noir », paupières baissées et costume cintré d’Incroyable ébouriffé, planant sur son Ondine blonde, indolente sous son lourd chignon et son léger déshabillé à la grecque, défiant, elle, calmement l’objectif ?
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