Non seulement c’est son identité féminine que Renée Vivien avec Sapho en 1903, puis Les Kitharèdes en 1904, met en rehaut, mais c’est son saphisme même. Faut-il y voir la raison, sinon exclusive, du moins majeure de la réprobation progressive de la critique dont Renée Vivien fut l’objet et, avec elle, son œuvre ? Ce n’est pas un hasard si l’auteur du Deuxième sexe fait une place dans son livre à notre poétesse dont elle souligne et analyse la singularité : l’homoérotisme féminin qui, écrit Simone de Beauvoir, traduit « une attitude globale à l’égard de l’existence », chez Vivien engendre une œuvre.
L’œuvre de Renée Vivien, même à son corps défendant, est bel et bien un jalon dans l’histoire du féminisme et particulièrement dans ses œuvres savantes et originales, Sapho, dont ErosOnyx Éditions a donné une réédition au printemps 2007, et Les Kitharèdes. Avoir rendu la parole à ces Kitharèdes était une revanche, féminine et féministe, sur la gloire le plus souvent, trop souvent réservée aux hommes. Jusqu’à sa mort, Renée Vivien resta fidèle à cette vocation de sa courte vie.
Le recueil Les Kitharèdes reproduit intégralement l’édition de 1904, c’est-à-dire non seulement avec les notices de Vivien sur chaque poétesse, mais aussi avec les fragments grecs qu’elle traduit. Marie-Jo Bonnet, qu’on ne présente plus, a écrit l’avant-propos de cette réédition exceptionnelle.
Ci-dessous portrait d’une kitharède, d’après Lévy-Dhurmer in Renée Vivien, Les Kitharèdes, Alphonse Lemerre, Paris, 1904
21 €
176 pages
Format 14 x 19
Collection Classiques
ISBN 978-2-9529499-5-8
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